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Covid-19, les médiateurs au cœur de la lutte

En Bretagne, les premiers médiateurs de lutte anti-covid (LAC) sont opérationnels depuis le 25 janvier 2021 où ils ont été déployés dans des centres universitaires de Rennes pour accompagner les étudiants. Depuis la fin du mois de mars, la région peut compter, selon l’ARS, sur près de 300 médiateurs au regard des besoins au sein des territoires.

En Ille-et-Vilaine, c’est l’Association de Protection civile qui a été retenue par les autorités pour porter le dispositif des médiateurs. Répartis au sein d’unités mobiles, ils sont déployés sur le département six jours sur sept à la demande des autorités sanitaires et préfectorales.

Qui sont les médiateurs de lutte anti-covid ?

Recrutés parmi les bénévoles exerçant des métiers du secours ou de l’aide à la personne dans un premier temps, des profils plus larges sont aujourd’hui intégrés. Titulaires au minimum du baccalauréat ou d’un CAP-BEP dans le domaine sanitaire et social, chaque candidat doit suivre avec succès une formation de médiateur de lutte anti-Covid (formation définie par le ministère de la santé) qui dure deux jours en présentiel et qui s’articule autour de modules de formation à distance, dispensés par l’Ecole nationale des hautes études en santé publique (ENHESP), et d’un enseignement pratique en présentiel porté par les Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI), les associations agréées de sécurité civile impliquées, et l’Instance régionale d’éducation et de promotion de la santé et de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). La Protection Civile d’Ille-et-Vilaine dispose en interne de deux formateurs de médiateurs de lutte anti-covid, ce qui lui permet également d’être opérateur de formation et d’assurer la formation initiale et continue de ses médiateurs. Sélectionnés par l’association parmi les titulaires de la formation, les médiateurs sont affectés dans une unité mobile composée de huit personnes, dont un professionnel de santé chargé d’encadrer la mission.

Quelles missions et organisation ?

Les unités de médiateurs LAC interviennent à la demande des autorités sanitaires afin de mettre en œuvre sur le terrain, la stratégie nationale TAP : « Tester-Alerter-Protéger ». Leur action vise à rompre rapidement les chaînes de contamination, en renforçant localement les actions de dépistage et de prévention. Ils assurent également les premières actions de contact-tracing.

Engagée depuis plus d’un an à la demande des autorités et aux côtés des autres grandes associations agréées de sécurité civile, la Protection Civile s’adapte avec l’évolution des besoins pour mettre ses moyens à disposition de la lutte anti-Covid et de la population. La doctrine de ce dispositif mis en place par le gouvernement pour renforcer la stratégie TAP et les missions confiées demandent aujourd’hui de recruter des médiateurs salariés. Ce n’est pas anodin pour une structure associative traditionnellement orientée vers l’engagement bénévole ; mais les actions dévolues aux médiateurs de lutte anti-Covid sont planifiées ou décidées sans délai, selon l’analyse de la situation épidémique locale effectuée par l’ARS, y compris les week-end et jours fériés. « Un tel niveau d’engagement dépasse le cadre du bénévolat puisque les équipes sont mobilisées à temps plein », précise Rodolphe Chiffoleau, président de la Protection civile 35. Le chef de projet au sein de la Protection civile joue alors un rôle important dans l’organisation de ce dispositif. De l’organisation des équipes, de leurs déplacements, à la gestion des moyens matériels en passant par la recherche de lieux pour accueillir l’action des médiateurs, ses missions sont variées. « Les équipes peuvent intervenir sur tous types de sites (lycée, marché, lieu public, etc.) sur tout le département », explique Frédéric Bridonneau, chef de projet médiateur de lutte anti-covid de la Protection civile 35.

Quelles difficultés ?

La première grande difficulté est de recruter des professionnels de santé pour intégrer les équipes de médiateurs. Ces professions sont déjà largement impactées par la crise sanitaire. Heureusement, la mobilisation est générale et des relations efficaces ont été tissées avec l’Ordre des médecins et Pôle emploi. La seconde difficulté est de trouver des lieux adaptés pour implanter un centre de dépistage éphémère : le lieu choisi doit permettre par exemple l’aménagement rapide et optimal d’un centre de dépistage (même si ce n’est que pour quelques heures), avec une bonne accessibilité, permettant le respect des règles de distanciation sociale et un sens de circulation unique. L’appui des élus locaux constitue alors une aide précieuse !

Quels moyens mobilisés ?

A ce jour, le dispositif déployé par la Protection civile d’Ille-et-Vilaine est constitué de trois unités mobiles, soit 24 médiateurs. En parallèle, des agents sont déployés auprès des centres de dépistage « éphémères » en appui des laboratoires depuis plus de six mois, d’autres interviennent avec le SDIS 35 pour le dépistage à l’aéroport de Rennes – Saint Jacques, tandis que des actions ponctuelles sont menées pour, par exemple, accompagner des personnes isolées vers les centres de vaccination, ou intervenir auprès des populations précaires aux côtés des travailleurs sociaux. Au final, bénévoles et salariés agissent de concert dans cette crise qui dure et affecte les activités traditionnelles (dispositifs prévisionnels de secours et formation aux premiers secours) des associations. La grande satisfaction est que nos équipes ont su démontrer depuis le début de la crise leurs aptitudes et leur agilité pour s’adapter et apporter des solutions aux autorités. Nos bénévoles et salariés répondent présents à chaque sollicitation. C’est également une fierté dans ces temps difficiles pour tout le monde de pouvoir contribuer, à la hauteur de nos moyens, à la création d’emploi pour des personnes qui n’en avaient plus.

Article de Fabian le Paumier et Rodolphe Chiffoleau de la Protection civile d’Ille-et-Vilaine

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