Secours MagTechnique d'urgence

Technique d’urgence #37 : Ventilation non invasive, la CPAP Boussignac

Employée pour la 1ère fois en 1930 pour traiter l’œdème aigu du poumon, la technique respiratoire en mode « CPAP » (Continuous positive airway pressure) permet de recruter les alvéoles pulmonaires collabées, de
restaurer un niveau satisfaisant de capacité fonctionnelle résiduelle, de faciliter le travail respiratoire et d’améliorer les échanges gazeux. La valve Boussignac induit une pression expiratoire positive. Elle fonctionne sur le principe d’une valve virtuelle générée par des jets convergents.

Indication : Prise en charge de l’œdème aigu du poumon sans signe d’ischémie ni de nécrose en complément d’un traitement médicamenteux ad hoc.

Contre-indication : Patient somnolent, agité.

Critères d’efficacité :

  • Signes cliniques : baisse de l’agitation, réapparition de la parole
  • Signes paracliniques : saturation pulsée en O2 qui augmente, fréquence respiratoire en baisse avec une tendance à un retour à une fréquence normale.

Présentation validée par le Dr Olivier Guillemin
Démonstration réalisée par les personnels du CESU 69

1. Prendre la mallette du kit.

Le kit contient des masques faciaux de diverses tailles avec un harnais réglable, une valve CPAP, un débit-litre d’O² 50 l/min, un manomètre et sa tubulure, et une tubulure luer lock pour l’arrivée d’air ou d’O².

Mallette du kit.

2. Brancher le débit-litre.

Connecter le débit-litre sur la prise normalisée à 3 crans de la bouteille d’O² ou sur une prise murale O². Dans le cas de l’utilisation d’une bouteille de 5 litres, il faut être vigilant sur son autonomie.

Débit-litre.

3. Connecter le masque à la CPAP. 

Le masque doit être adapté au patient pour minimaliser les fuites. Raccorder la tubulure du masque au débitmètre. Vérifier la bonne installation du harnais. Relier la valve à l’embout central du masque.

Masque et CPAP.

4. Connecter le manomètre.

Raccorder la tubulure du manomètre à la valve CPAP Boussignac.

Manomètre.

5. Expliquer le dispositif.

S’assurer que le patient est en position assise ou demi-assise. Lui présenter le dispositif pour obtenir son adhésion. Placer le masque en le maintenant avec la main pour obtenir la meilleure étanchéité possible.

Explication dispositif.

6. Mesurer la pression expiratoire positive.

Régler le débit d’O² à 15 l/min pour faciliter l’adhésion du patient et mesurer la PEP grâce au manomètre. Expliquer au patient le fonctionnement du dispositif pour faciliter sa mise en œuvre.

Pression expiratoire positive.

7. Positionner le harnais.

Passer le harnais autour du crâne du patient. Serrer les sangles pour maintenir le masque en place tout en conservant l’étanchéité du masque.

Position harnais.

8. Augmenter le débit de gaz.

Augmenter le débit de gaz pour obtenir la PEP désirée. Surveiller le patient : Sp02, pouls, tension artérielle, fréquence respiratoire, conscience, agitation et auscultation pulmonaire.

Débit gaz.

Un accompagnement thérapeutique indispensable

L’assistance ventilatoire grâce à une valve CPAP Boussignac est une technique de ventilation non invasive particulièrement efficace dans la prise en charge extrahospitalière de l’œdème aigu du poumon cardiogénique. Toutefois, bien que non invasive, sa mise en œuvre peut être anxiogène pour le patient. Les principales causes de cette angoisse sont intrinsèques à la technique mise en œuvre. Tout d’abord le bruit généré par le flux d’air est notoire et peut inquiéter le patient, déjà angoissé par sa pathologie. Ensuite le port du masque est incommodant, l’étanchéité étant un point clé de la mise en œuvre, une sensation d’étouffement peut apparaitre. Enfin, le port du harnais qui plaque le masque sur le visage est assez inhabituel. Pour l’ensemble de ces raisons un accompagnement dans la mise en œuvre est indispensable de la part du médecin. Une fois l’acceptation par le patient acquise, une surveillance est nécessaire, elle doit être effectuée par un médecin ou un infirmier.

Dr Olivier Guillemin, directeur médical adjoint du CESU 69

Nicolas Lefebvre

Journaliste dans la presse économique depuis 2002, il publie également un livre d’investigation aux éditions de l’Archipel en 2010. Secouriste bénévole, sauveteur aquatique et moniteur de premiers secours entre 2004 et 2018, il consacre sa maîtrise d’Histoire contemporaine à l’institutionnalisation du secourisme au sortir de la seconde guerre mondiale.En 2011, il fonde Oxygène Editions afin de publier Secours Mag, puis en 2017, SST Mag. Il assure aujourd’hui la rédaction en chef de ces deux titres de presse professionnelle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Share
X