Gestes auto-infligés : augmentation du nombre d’hospitalisations chez les jeunes femmes
Une étude publiée par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) en mai 2024 révèle que, depuis fin 2020, le nombre de jeunes femmes âgées de 10 à 24 ans hospitalisées pour tentatives de suicide et auto-agression a fortement augmenté. À l’inverse, le nombre de patients, hommes et femmes confondus, de 30 à 55 ans diminue de façon continue.
En 2022, 84 527 patients, dont 64 % de femmes, ont été hospitalisés au moins une fois pour un geste auto-infligé. Parmi ces patients, 10 % ont été hospitalisés dans un centre hospitalier spécialisé en psychiatrie, 50 % dans des établissements de soins somatiques, services de médecine, chirurgie et obstétrique (MCO), et 40 % ont fait l’objet d’hospitalisations à la fois en MCO et en psychiatrie la même année. Les diagnostics des gestes auto-infligés montrent une prédominance des intoxications médicamenteuses volontaires, 75 % des hospitalisations en MCO et 61 % en psychiatrie suivies des lésions par objet tranchant et des gestes « violents ». Selon les mêmes classes d’âge, les 20 % des habitants résidant dans les communes les plus défavorisées sont 1,2 à 2,2 fois plus nombreux à avoir été hospitalisés pour geste auto-infligé que les 20 % résidant dans les communes les plus favorisées.
L’étude de la DREES souligne que la hausse brutale des hospitalisations chez les adolescentes et jeunes femmes concerne tout le territoire, les différents niveaux socio-économiques, mais aussi tous les modes opératoires et niveaux de gravité. L’évolution constatée ne résulterait pas uniquement d’une modification des pratiques de codage statistique dans les hôpitaux mais suggère qu’il s’agit d’un phénomène genré. Toutefois, il reste possible qu’une éventuelle augmentation de la détresse psychologique masculine ne s’exprime pas de la même manière.
