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Malaise dans le métro : un pompier dénonce « l’effet témoin »

Lundi 19 février 2024 une femme d’une vingtaine d’années est victime d’un malaise et s’écroule sur le quai du métro parisien. Maxime Leclerc, journaliste et sapeur-pompier volontaire, est témoin de la scène. Sur le réseau social X, il dénonce le manque de réaction, voire l’inhumanité, des personnes présentes.

« Au lieu de lui venir en aide, les gens l’évitaient ou l’enjambaient, sans s’arrêter », témoigne le sapeur-pompier sur France Info. Maxime Leclerc est intervenu pour lui prodiguer les gestes de premiers secours. « Le réflexe, c’est d’aller voir si la personne respire ou est consciente : si elle respire, il faut la mettre sur le côté en attendant les secours, mais si elle ne respire pas et que le coeur ne bat pas, il faut absolument lui faire un massage cardiaque. » En l’occurrence, la jeune femme était inconsciente : « Il fallait simplement lui parler, lui demander de serrer les mains et de la rassurer lorsqu’elle a repris connaissance, quelques minutes plus tard, avant de la confier aux pompiers. »

Comment expliquer la passivité des passants face à une telle scène ? Pour Marianne Habib, docteure en psychologie à l’université Paris 8, interviewée par France Info, il s’agit de « l’effet témoin » : « Dans une situation où de nombreux témoins sont présents, qu’on ne se sent pas compétent et qu’on voit quelqu’un intervenir, on considère qu’autrui peut venir en aide à notre place et donc que notre responsabilité n’est pas engagée. » Un phénomène exploité par le célèbre réalisateur Alfred Hitchcock dans le film Fenêtre sur cour.

Comment lutter contre cet effet témoin ? Pour Maxime Leclerc l’une des solutions reste de former le plus de monde aux gestes de premiers secours et de manière régulière. « La formation n’est pas obligatoire pour le moment. Dans certaines écoles, on la propose aux élèves une fois, juste sur quelques heures, mais ce n’est pas suffisant. Il faudrait la rendre obligatoire, dans les entreprises, dans les écoles, dans les mairies, et surtout gratuite. »

Nicolas Lefebvre

Journaliste dans la presse économique depuis 2002, il publie également un livre d’investigation aux éditions de l’Archipel en 2010. Secouriste bénévole, sauveteur aquatique et moniteur de premiers secours entre 2004 et 2018, il consacre sa maîtrise d’Histoire contemporaine à l’institutionnalisation du secourisme au sortir de la seconde guerre mondiale.En 2011, il fonde Oxygène Editions afin de publier Secours Mag, puis en 2017, SST Mag. Il assure aujourd’hui la rédaction en chef de ces deux titres de presse professionnelle.

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