Naufrage migratoire : “On en prend l’habitude mais ça reste choquant”
Mercredi 24 septembre, les corps de 27 migrants ont été retrouvés au large de Calais. La SNSM a été dépêchée sur place pour venir en aide aux rescapés du naufrage migratoire le plus meurtrier survenu dans la Manche.
Une embarcation de migrants a chaviré mercredi dans la Manche. Au moins 27 personnes sont décédées dans ce naufrage. Le drame s’est déroulé sur un “long boat”, un bateau gonflable fragile au fond souple dont l’utilisation par les passeurs s’est accru depuis l’été. “C’est difficile d’en parler comme ça, mais je m’y attendais, déplore Charles Devos, patron de la vedette Notre-Dame du Risban de la SNSM de Calais. Nous avons récupéré six corps à la dérive. Nous sommes passés à côté d’une embarcation pneumatique carrément dégonflée. Le peu d’air qui restait l’aidait à flotter. Nous avons récupéré six corps à la dérive. Le restant, c’était le ramassage”, raconte le sauveteur mercredi soir lors d’une conférence de presse, sur le port de Calais.
“On en prend l’habitude mais ça reste choquant, surtout au niveau des enfants, ajoute Charles Devos, de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) de Calais. La semaine dernière, il y avait une dame avec son bébé de trois mois en train d’hurler dans ses bras. Tout ça, c’est dur”, se remémore le sauveteur. Deux hélicoptères et trois bateaux ont également été dépêchés lors du sauvetage. Les navires de sauvetage ramenant les victimes ont accosté en soirée dans le port de Calais. Les dépouilles ont été transférées dans la nuit à l’institut médico-légal de Lille pour autopsie.
Depuis le début de l’année 2021, “7800 personnes ont été sauvées en mer”, dans la Manche, “par nos forces de sécurité et de secours dans des conditions extrêmement difficiles”, selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, invité sur RTL jeudi.