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SFMC : Sécurité intérieure et secours

La Société française de médecine de catastrophe (SFMC) organisait ce jeudi 25 janvier une conférence consacrée notamment à l’interconnexion entre sécurité intérieure et secours.

Interservices. Ce fut le maître mot de la conférence organisée jeudi 25 janvier par la société française de médecine de catastrophe (SFMC) à l’école du Val-de-Grâce à Paris. A l’heure où les forces de sécurité et les services de secours doivent plus que jamais travailler ensemble dans un contexte de menace d’attentats terroristes, quelles sont les clés pour parvenir à une entente optimale sur le terrain entre ces acteurs qui n’ont pas la même culture opérationnelle ? “Le succès de la complémentarité repose sur trois critères, explique le colonel Didier Rahmani, conseiller sécurité intérieure de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC). Il faut une connaissance approfondie du potentiel de chacune des forces, une compréhension partagée de la situation qui nécessite de régler les problèmes d’interface, et des entraînements qui permettent de mieux se connaître, et ainsi d’améliorer l’efficacité et la confiance entre acteurs.” 

 

Objectif commun : sauver le plus de victimes 

Au moment d’évoquer l’interface entre le Commandant des opérations de police et de gendarmerie (COPG) et l’organisation No Vi-AMaVi, le lieutenant colonel Terrier de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) abonde : “Le dispositif Orsec Novi insiste sur la nécessaire coordination interservices mise en oeuvre en cas d’attentat terroriste. Celle-ci se traduit par l’action concertée permanente du COPG et du Commandant des opérations de secours (COS). Dans le cadre de ses missions, le COPG doit prendre en compte les contraintes du COS et du Directeur des secours médicaux (DSM), et intègre dans sa manoeuvre globale le commandant des opérations d’intervention spécialisée (COIS) et le Commandant des opérations de police judiciaire (COPJ). Au final, on ne peut plus aujourd’hui travailler chacun chez soi.” Pour ce qui est des sapeurs-pompiers et la notion de corridor d’extraction, le Dr Patrick Hertgen, médecin chef du SDIS du Nord (59) rappelle que “l’action des sapeurs-pompiers face à des victimes d’attentat ne saurait se résumer au seul corridor d’extraction. Il ne faut pas négliger les autres étapes de la chaine des secours, et il serait en particulier déraisonnable de démembrer cette chaine des secours qui doit rester pilotée par le COS.” Avec toujours le même but : limiter les morts évitables. Un objectif qui passe par une projection secouriste (pompiers, CRS, etc.) très précoce et adaptée, une extraction rapide des victimes de la zone d’exclusion, une médicalisation efficiente et une évacuation rapide vers l’offre de soins urgents pré-identifiée et adaptée. Et le Dr Hertgen de conclure son intervention en évoquant Sully Sullenberg, pilote de ligne qui était parvenu à poser en catastrophe son avion de ligne dans le fleuve Hudson à New York, le 15 janvier 2009. “Ce commandant a sauvé ses passagers en désobéissant à la régle.” Une manière de dire que les services de secours et de sécurité, malgré tous leurs plans et leurs doctrines, devront savoir s’adapter à la réalité du terrain qui, toujours, commande.

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