Édito n°82
Mpox, vers un nouveau Covid ?
“Aujourd’hui, le comité d’urgence s’est réuni et m’a fait savoir, qu’à son sens, la situation constitue une urgence de santé publique de portée internationale.” Ces mots prononcés le 14 août dernier par Tedros Adhanom, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, ont de quoi inquiéter.
La Mpox, pour Monkeypox (variole du singe en anglais), a été identifiée pour la première fois en 1958 au Danemark dans un groupe de singes destinés à la recherche, mais il se transmet surtout entre rongeurs. Le premier cas de transmission à l’homme a été découvert en République démocratique du Congo (RDC) – actuel épicentre de l’épidémie – en 1970. Une première vague s’est répandue à travers le monde en 2022 à partir d’un voyageur en provenance du Nigéria. A l’époque, 87 000 cas et 140 morts ont été dénombrés dans 75 pays différents. Il s’agissait du clade 2, moins virulent et contagieux que le clade 1 détecté en septembre 2023 et dont le premier cas en dehors du continent africain a été découvert en Suède le 15 août dernier.
De nombreuses inconnues demeurent encore sur ce virus, notamment le degré de contagiosité pendant la phase d’incubation qui dure de 5 à 21 jours, mais aussi la possibilité de contamination dans l’air. En l’état actuel des connaissances, les contacts rapprochés ou les objets contaminés seraient les plus à risque (lire notre dossier pages 32 à 39). Par ailleurs, ce virus n’est pas mortel en lui-même, c’est l’infection des éruptions cutanées, provoquées par la Mpox, qui tue. Raison pour laquelle la RDC et ses pays voisins en proie à la guerre et aux déplacements de population sont particulièrement touchés par cette épidémie.
La bonne nouvelle, c’est l’existence d’un vaccin contre la variole du singe. La mauvaise, le virus Mpox serait actuellement susceptible, selon les scientifiques, de s’adapter génétiquement à la population humaine. Et, plus le virus circule, plus les risques de mutation existent…
Nicolas Lefebvre