Pour ou ContreSecours Mag

Pour ou contre #19 : Les crash tests

La norme NF EN 1789 définit trois méthodes pour homologuer les véhicules de secours : l’étirement, le calcul et le crash test (choix privilégié des carrossiers). Si pour certains, l’essai dynamique apporte les meilleures garanties de sécurité, d’autres pointent ses inconvénients et ses limites.

Propos recueillis par Yann Bellon

 

POUR

« Le summum de la sécurité »

« Le crash test est certainement l’essai le plus complexe, et le plus cher ! Néanmoins, il apporte une qualité imparable et irrévocable contrairement au calcul qui fournit des résultats beaucoup plus aléatoires. L’essai dynamique effectué à l’UTAC représente le summum de la sécurité. En plus de crasher les ambulances avec des équipements sophistiqués selon un savoir-faire optimal, ce laboratoire effectue des contrôles tous les ans auprès des carrossiers pour vérifier que leurs procédés de fabrication présentent toutes les garanties de sécurité. A l’inverse de certaines structures qui effectuent des crash tests de moindre qualité, l’UTAC est le laboratoire en Europe le plus rigoureux. Avec eux, le résultat n’est jamais mitigé : l’essai doit être obligatoirement valide. Dans le cas contraire, le carrossier recommence jusqu’à ce qu’il parvienne au résultat attendu. Cette exigence poussée à l’extrême permet aux fournisseurs qui valident leurs essais dynamiques de revendiquer l’excellence de leurs produits. Un fabricant capable de crasher à l’UTAC sait qu’il pourra homologuer son véhicule dans n’importe quel laboratoire européen. C’est le haut de gamme en matière d’essais dynamiques ! A l’heure actuelle, il n’y a pas d’expertise supérieure au crash test. Nous avons pu le constater lorsque des véhicules chinois homologués par calcul ne sont pas parvenus à passer les tests de l’UTAC. Pour autant, il est possible de recourir aux tests par calcul afin, par exemple, de valider la bonne tenue d’un meuble à l’intérieur du véhicule. Si un essai dynamique a déjà été réalisé avec des matériels de dimension équivalente, cet essai par calcul permet de ne pas crasher à nouveau la totalité de l’ambulance. »

Philippe Sandrin, président du groupe TIB

 

CONTRE

« Aller plus loin »

« Baus France réalise des crash tests pour homologuer ses caisses carrées. Mais, sur cette catégorie de véhicules, les essais dynamiques présentent à l’heure actuelle des insuffisances, car seul l’intérieur du véhicule est testé. Aucun contrôle n’est réalisé sur l’enveloppe externe de l’ambulance ! Si une portière de la caisse est arrachée, que ses parois ou son plancher se disloquent lors du crash test, il me semble que le véhicule peut tout à fait être homologué pour peu qu’aucune anomalie ne soit relevée à l’intérieur. Pour pallier ces insuffisances de l’essai dynamique, nous effectuons un crash test par retournement qui permet de vérifier la solidité de la partie externe du véhicule. La caisse carrée doit notamment résister à un choc d’une hauteur définie dans la norme allemande DIN 13500. D’autre part, si les carrossiers ne disposent à l’avenir que de l’unique solution du crash test pour homologuer leurs véhicules, il se posera inévitablement la question des coûts, notamment pour des essais effectués sur du petit matériel. Enfin, le crash test tel qu’il est pratiqué aujourd’hui est très destructeur, et il entraîne donc beaucoup de gâchis. Cela va à l’encontre de toute logique écologique. C’est pourquoi les experts du comité européen de normalisation se penchent sur cette question. L’objectif serait d’optimiser les essais dynamiques afin de crasher moins de véhicules. »

Charles Greiner, cogérant de Baus France

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