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Rapport sénatorial : les urgences hospitalières mises à mal

Dans un rapport d’information publié le 13 septembre dernier, trois sénateurs mettent en exergue les dysfonctionnements encore palpables des urgences hospitalières, notamment en zone rurale.

Dans leur rapport publié le 13 septembre dernier, les trois sénateurs Laurence Cohen, Catherine Génisson et René-Paul Savary reviennent sur la situation inquiétante des urgences hospitalières. Soulignant l’admirable investissement des personnels de santé, les conclusions de ce rapport restent néanmoins préoccupantes. Outre certains dysfonctionnements internes, c’est avant tout le positionnement des urgences qui a été scruté par les rapporteurs. Ces derniers indiquent que les “difficultés résultent moins de l’organisation propre des services d’urgence que de leur positionnement original, au confluent des carences de la médecine de ville en amont et des rigidités hospitalières en aval. C’est pourquoi les services d’urgence doivent être regardés non comme un point d’entrée défaillant dans le système de soins, mais comme un miroir grossissant des dysfonctionnements de l’ensemble de notre système de santé”. L’isolement des services d’urgence au sein même de l’hôpital traduit également un problème de communication avec les services spécialisés, compliquant le suivi du patient en aval.

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La permanence des soins ambulatoires est aussi particulièrement pointée du doigt dans le rapport : ” Il en résulte que le périmètre de compétence des services d’urgence se trouve a priori illimité. En pratique, ils prennent en charge l’ensemble des soins que la médecine de ville ne peut ou ne veut plus assurer”, soulignent d’une même voix les sénateurs. Ils établissent enfin clairement la difficulté d’accès aux urgences dans les zones rurales, mettant à mal l’engagement de François Hollande de garantir à tous les Français un accès aux soins urgents en moins de 30 minutes. Même si des améliorations notables doivent tout de même être signalées depuis 2012, il reste de gros efforts à fournir. Ainsi, les rapporteurs proposent 20 recommandations pragmatiques qui reposent sur :

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– la généralisation des bonnes pratiques relevées dans certains services (mise en place de circuits courts de prise en charge, généralisation du recours à des gestionnaires de lits),

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– l’évolution de la tarification hospitalière (mise en place d’un mode de financement incitant les services d’urgences à se recentrer sur les situations les plus graves),

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– une amélioration des conditions de travail des équipes (meilleure prise en compte de la fonction d’accueil des soignants, création d’une spécialité d’infirmier urgentiste),

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– le développement des possibilités de prise en charge non programmée sans avance de frais en ville (renforcement des centres de santé, élargissement des horaires de la PDSA, meilleure valorisation des visites à domicile),

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– le renforcement de la qualité de la régulation médicale (abandon du numéro 116 117, encadrement renforcé de la fonction d’assistant de régulation médicale).

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Téléchargez ici le rapport du Sénat

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