Le traumatisme vicarian : une épidémie silencieuse
Confrontés à des situations humainement difficiles, certains professionnels subissent parfois des traumatismes vicariants. Cette forme d’épuisement émotionnel impacte jusqu’à 70 % de ceux qui exercent des métiers tels que ceux du soin ou du secours.
Les métiers dans lesquels on aide les autres sont humainement gratifiants mais pas toujours sans conséquences pour ceux qui les exercent. C’est ce qui ressort des résultats d’un questionnaire que la Délégation interministérielle à l’aide aux victimes a envoyé par mail, cet été, à des professionnels tels que des travailleurs sociaux, des sapeurs-pompiers, des médecins, des infirmiers mais aussi des travailleurs sociaux, des psychologies, des forces de l’ordre, des avocats, etc.
Près de 500 d’entre-eux y ont répondu dont 70 % ont reconnu avoir déjà subi un traumatisme vicariant. Certains professionnels ont évoqué « une usure psychique. Une usure de compassion… et une solitude professionnelle. »
Bien que près de 60 % aient reçu une formation sur les psychotraumatismes, plus de 73 % n’ont reçu aucun accompagnement spécifique au moment où est survenu leur propre traumatisme. Il peut en découler une dépression ou un burn-out d’autant plus complexes à traiter qu’il est parfois difficile de libérer la parole sur ce sujet chez des professionnels réputés suffisamment solides pour aider les autres. D’ailleurs, les victimes d’un traumatisme vicariant s’en ouvrent à leurs proches ou leur collègues ou à des psychologues mais rarement à leur hiérarchie.
On retiendra également le mot de conclusion de la délégation interministérielle : « A nous d’agir ! » Rapidement, serait-on tenté d’ajouter.