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En Ukraine, les civils et les secouristes victimes des engins explosifs

En-deça de la ligne de front, on meurt aussi en Ukraine en raison des engins explosifs disséminés sur de larges portions du territoire. En première ligne notamment, les habitants et les secouristes.

Quatrième année de guerre en Ukraine et un bilan qui s’alourdit pour les civils également. Selon les calculs de Handicap international, plus de 13 000 personnes y ont perdu la vie et près de 33 000 autres ont été blessées. Parmi elles 1 500 ont été touchées par des armes explosives, notamment des jeunes garçons âgés de 10 à 17 ans. « Les blessures qu’elles causent entraînent souvent de graves déficiences physiques, pouvant aboutir à des handicaps permanents. Ces armes représentent également un lourd coût psychologique – de nombreux survivants et leurs familles souffrent de stress post-traumatique, de dépression, et d’anxiété », décrit l’ONG dans un plaidoyer.

Ces victimes sont également les premières d’une série qui s’annonce longue en raison de la « contamination aux explosifs ». 138 500 km² de terres et 14 000 km² des zones aquatiques cachent en effet des mines issues du conflit avec la Russie. Ces engins s’ajoutent à ceux de la deuxième guerre mondiale. Il faudra des décennies et 29,8 Mds de dollars pour faire place nette, estime l’ONG. A condition que la dissémination des mines n’augmente pas puisque l’Ukraine a décidé, le 29 juin dernier, de se retirer du traite d’Ottawa qui en interdit l’utilisation.

Pour l’heure, du matériel commence à arriver en Ukraine grâce à la solidarité européenne. En octobre dernier, la Slovénie a livré au Service national de santé et d’urgence ukrainien, deux poids lourds dédiés au transports d’engins de déminage. Début 2025, elle a financé trois véhicules légers à usage pyrotechnique qui sécurisent l’envoi de démineurs sur le terrain. En attendant, « les populations rurales, les secouristes, les démineurs, et les volontaires humanitaires sont les plus concernés par les effets de la contamination », rappelle l’association.

En outre, la frustration des populations désireuses de vivre de nouveau normalement, notamment les jeunes ukrainiens, aboutit à un paradoxe. «Bien que 97 % des adolescents déclarent connaître les règles de sécurité en matière de mines antipersonnel, les comportements à risque restent très répandus. »

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