Édito n°69
La résilience, ça s’apprend !
Dès la crèche, puis dans les écoles primaires, les collèges, les lycées, les universités et bien sûr au travail, la prévention des risques majeurs est omniprésente… au Japon ! Et ce, dès le plus jeune âge et tout au long de la vie active. Sur cet archipel, régulièrement sujet aux catastrophes naturelles et technologiques, on ne badine pas avec la prévention.
Bien que globalement moins exposés, nous aimerions en dire autant de nos pays occidentaux…
Avec le réchauffement climatique, il semblerait que l’occurrence des catastrophes naturelles soit vouée à une augmentation exponentielle, ne se limitant plus à certaines zones du globe réputées dangereuses. Or, si la culture du risque n’est pas réfléchie et construite par les autorités, il y a fort à parier que cette culture s’imposera d’elle-même à la population, contrainte alors de se former et de s’informer. Naturellement, les acteurs de l’urgence ont pleine conscience de cet impératif. Ce principe de faire de la sécurité civile l’affaire de tous est même inscrit dans la célèbre loi dite de modernisation de la sécurité civile de 2004. Force est malheureusement de constater que la population est rarement impliquée dans les exercices de secours. On invoque souvent le risque anxiogène…
Une fois n’est pas coutume, lors du dernier exercice européen de sécurité civile, baptisé DOMINO (lire notre dossier pages 20 à 41), la Sécurité civile a cette fois bien impliqué les écoles et la population présente sur site. L’occasion de tester le nouveau dispositif FR-Alert. Espérons que l’envergure exceptionnelle de cet exercice n’était pas l’exception à la règle, mais que la population sera désormais considérée à sa juste valeur : comme un acteur incontournable de la crise. La résilience, cette notion si présente dans la bouche de nos politiques, ne devrait en effet pas rester à l’état de concept. Il faut passer des grands principes à la réalité.
Nicolas Lefebvre
