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Édito n°68

D’une guerre à l’autre

A l’heure où nous écrivons ces lignes, les services d’urgence français tirent de nouveau la sonnette d’alarme. « Faites le 15 avant de vous rendre à l’hôpital et, surtout, ne vous y rendez qu’en cas de détresse vitale. » Dans ce contexte, difficile de considérer que la pandémie est loin derrière nous… Epuisés, éreintés, usés. Ces dernières années, les acteurs de l’urgence ont « pris cher » comme disent nos cadets.

Mais alors que la guerre éclate aux portes de l’Union européenne, un constat s’impose : la vocation des professionnels du secours et des soins d’urgence demeure intacte. A l’annonce des premiers bombardements, la mobilisation est générale. A l’arrière, on rassemble du matériel et des véhicules qui seront rapidement acheminés dans la zone du conflit. On transforme les centres de vaccination Covid en centres d’accueil pour des réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants, qui fuient déjà l’horreur. Et puis, l’on part, avec ou sans soutien des autorités, avec ou sans l’intégralité de ses équipes. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Nous ne pouvons pas attendre », nous soufflent ces professionnels.

Mais les spécialistes du secours de catastrophe, rompus à des process très formatés, seront surpris par la singularité de cette crise : impossible de rejoindre le théâtre des « opérations ». L’aide internationale se masse aux frontières de l’Ukraine. Le risque d’escalade du conflit est réel. Nul ne peut encore prédire l’issue de cette crise.

C’est ce récit, celui de ces acteurs engagés, volontaires, déterminés et courageux, des coulisses au cœur du conflit, que Secours Mag vous livre dans ce numéro spécial consacré à la guerre en Ukraine.

Nicolas Lefebvre

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