39 % des paquets de couches non conformes en Europe
Dans plusieurs pays européens, les taux d’incidence de la mort subite du nourrisson sont élevés. Or, il existe un lien de corrélation entre les images véhiculant des messages de santé et la reproduction de celles-ci en pratique. Des chercheurs et chercheuses de l’institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l’université Paris Cité et de HEC Paris, ont réalisé une étude, avec des centres hospitaliers, concernant les images présentes sur les emballages de couches.
Menée dans 11 pays européens, dont la France, cette étude a démontré qu’un taux très élevé de visuels était non conformes aux recommandations de couchage des nourrissons. Depuis le début des années 90, la position de couchage sur le ventre a été identifiée comme un facteur de risque majeur de la mort subite du nourrisson. Or, l’étude signale que de nombreuses images représentent des bébés endormis, couchés sur le ventre ou sur le côté, sur une literie molle ou partageant la surface avec une autre personne.
L’équipe de recherche a ainsi identifié 631 emballages de couches pour bébés de moins de 5 kilos. Sur 49 % d’entre eux, une image représentait un bébé endormi. Les analyses indiquent que 79 % des paquets représentant un bébé endormi, soit 39 % de l’ensemble des paquets, étaient non conformes avec au moins une recommandation de prévention de la mort subite.
« Ces résultats suggèrent la nécessité d’actions de la part des fabricants et des législateurs pour empêcher cette exposition à des images commerciales ou officielles non conformes aux recommandations de prévention de la mort subite du nourrisson afin de prévenir des pratiques de couchage dangereuses. Fabricants et législateurs participeraient ainsi pleinement à la juste information en santé », conclut Martin Chalumeau, épidémiologiste à l’Inserm, professeur à l’université Paris Cité et pédiatre.
