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SAMU franciliens : vers une résolution de crise ?

Le SAMU de Seine-Saint-Denis (93) avait entamé une grève le 24 décembre. Les personnels du Samu de l’hôpital Avicenne-Bobigny réclamaient le recrutement de postes supplémentaires d’Assistants de régulation médicale (ARM). Leurs demandes ont été en partie entendues.

La grève entamée le 24 décembre à minuit par les personnels non médicaux du Samu de l’hôpital Avicenne-Bobigny a pris fin. Les 42 Assistants de régulation médicale (ARM) du département de Seine-Saint-Denis qui réclamaient une hausse des effectifs ont été entendus. Un protocole d’accord prévoyant le recrutement de 10,3 postes supplémentaires a été signé lundi après-midi. Ces embauches seront principalement (6,3 postes) financées par l’Agence régionale de santé (ARS) qui a débloqué dimanche une « enveloppe exceptionnelle » de 2,4 millions d’euros pour les huit Samu franciliens, soit 300 000 euros chacun.

 

Objectif : plus de 90 % de décrochés dans la minute

Les chefs de service des huit Samu franciliens avaient auparavant interpellé le directeur général de l’ARS Ile-de-France sur la situation de leurs effectifs. “Nous lui avons adressé un courrier pour l’alerter du manque de moyens humains pour faire face à l’augmentation des appels et avoir une réponse qui soit dans les normes attendues pour un Samu, c’est-à-dire un taux d’appels décrochés qui soit supérieur à 90 % dans la minute”, a précisé Frédéric Adnet, chef de service du Samu 93 et des urgences de l’hôpital Avicenne. Dans le détail, les personnels ont obtenu la création de 6,3 postes grâce aux crédits supplémentaires de l’ARS et de 4 postes destinés à remplacer les absences dues notamment à des congés maladie de longue durée ou à des reclassements. Médecin urgentiste au Samu 93, délégué CGT et porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), Christophe Prudhomme considère les mesures annoncées comme ” des avancées. Néanmoins, les postes créés devront être pérennes, car on imagine mal qu’au 31 décembre 2019, on les supprime”, a-t-il ajouté. L’AP-HP a déjà accordé au Samu 93 un renfort de l’effectif pour la période hivernale de 3 postes de remplacement dévolus à l’équipe des ARM. Un vivier de personnels de remplacement qui doit être composé d’étudiants en santé formés à la régulation, et qui interviendra en cas de besoins ponctuels. 

 

Une candidature pour créér une école d’ARM à Bobigny

L’accord signé lundi 24 décembre prévoit des mesures pour résorber l’emploi précaire. Les parties prenantes se sont accordées notamment sur la mise en place de parcours de contrats à durée progressive (trois mois ; un an renouvelable) lorsqu’il est nécessaire de pourvoir des postes permanents d’ARM par recours à des agents contractuels. L’AP-HP organisera par ailleurs en 2019 un concours pour titulariser les ARM contractuels, “pour un volume d’emplois de 35 postes”. L’accord prévoit également de déposer une candidature pour la création d’une école d’ARM à l’hôpital Avicenne de Bobigny.

Au delà des moyens humains, les problématiques d’organisation restent prégnantes, comme le souligne Aurélien Rousseau, directeur général de l’ARS Ile-de-France. “Je considère qu’il y a un sujet de ressources, mais aussi d’organisation, car la situation entre les différents Samu en termes de turn-over et de performance dans les décrochés est très différente avec des ratios de personnels identiques.” Par ailleurs, un chantier est engagé pour améliorer la coordination entre les Samu de l’AP-HP, la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) et les Services départementaux d’incendie et de secours (SDIS). Mené sous l’égide du directeur général de l’ARS Ile-de-France et du préfet de police de Paris, ce travail devrait conduire à élaborer un contrat de service d’ici l’été. 

 

Préavis de grève aux Samu 94 et 92

Alors que le Samu du Val-de-Marne (94) et des Hauts-de-Seine (92) ont déposé un préavis de grève, “des discussions sont engagées au niveau de chaque Samu de l’AP-HP pour déterminer en concertation avec les chefs de service, les cadres et les professionnels qui y travaillent, les meilleures modalités d’utilisation des moyens supplémentaires accordés par l’ARS, compte tenu des organisations et besoins spécifiques de chaque Samu”, a fait valoir l’AP-HP.

 

 

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