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Secours Expo 2017 : Télétransmissions et technologie, un futur pas vraiment pour demain

La télémédecine, les drones, les lunettes intelligentes ou les ambulances connectées révolutionnent la prise en charge des victimes. Néanmoins, leur utilisation reste encore très marginale.

Tout changer c’est compliqué, notamment pour mettre en place un vrai parcours de soins connecté du début à la fin de la prise en charge de la victime. Pr Patrick Jourdain, DGOS

 

Le ton de la conférence est donné par Henri Julien : « En France, notre dé-finition de la télémédecine est plus restrictive qu’ailleurs, du coup son développement est plus limité. » Il est effectivement possible aujourd’hui de réaliser des consultations à distance, d’envoyer des bilans en temps réel ou de solliciter les conseils d’un spécialiste via la téléassistance, mais leur déploiement opérationnel prend du temps. En 2016, la France compte encore beaucoup de zones blanches, frein numéro 1 à la mise en place d’une télémédecine performante en termes de transmissions. C’est la problématique à laquelle veut répondre le projet Ambu-Com : un boîtier de communication universel pouvant s’installer dans tous les véhicules d’urgence qui, selon leur position, utilise le réseau le plus pertinent pour envoyer les données vers le centre de gestion opérationnel.
De son côté, Olivier Nyenhuis, responsable département Suisse romande et Tessin de l’Inter-association de sauvetage, se veut très prudent et met en lumière la nécessité de recueillir un aval éclairé du patient avant tout envoi d’images qui relèvent de l’intime. L’associa-tion Pompiers de l’urgence internationale, quant à elle, utilise la reconnaissance aérienne grâce à un drone avant de déployer des moyens humains sur une zone sinistrée. Pourtant, là encore, la législation française est très restrictive quant au survol des zones habitables, même en cas d’urgence. Les intervenants se sont tous accordés sur un point essentiel : la révolution est en marche, mais pour qu’elle s’affirme au quotidien dans les usages, c’est toute une société qui doit emprunter le même chemin.

Loïc Landrau

 

Les intervenants

• Médecin général Henri Julien, administrateur de l’Association nationale des instructeurs et moniteurs de secourisme (ANIMS), président de la Société française de médecine de catastrophe et administrateur du Centre national de ressources en eSanté

• Professeur Patrick Jourdain, responsable du service cardiologie de l’hôpital René-Dubos de Pontoise, professeur associé à Paris-Descartes, membre du groupe de travail sur l’insuffisance cardiaque de l’European Society of Cardiology et membre de la Direction générale de l’offre de soins

• Francis di-Giorgio, responsable national chargé des transmissions à la Direction nationale du secourisme de l’Ordre de Malte France

• José Costa, responsable commercial de TPL Systèmes, spécialiste de la distribution et du déploiement de systèmes de radiocommunication

• Sergent Jean-Christophe Reviron, pompier de l’urgence internationale

• Olivier Nyenhuis, responsable département Suisse romande et Tessin de l’Interassociation de sauvetage

Nicolas Lefebvre

Journaliste dans la presse économique depuis 2002, il publie également un livre d’investigation aux éditions de l’Archipel en 2010. Secouriste bénévole, sauveteur aquatique et moniteur de premiers secours entre 2004 et 2018, il consacre sa maîtrise d’Histoire contemporaine à l’institutionnalisation du secourisme au sortir de la seconde guerre mondiale.En 2011, il fonde Oxygène Editions afin de publier Secours Mag, puis en 2017, SST Mag. Il assure aujourd’hui la rédaction en chef de ces deux titres de presse professionnelle.

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