Secours Expo 2017 : Handicap et secours : quelle prise en compte, quelle compatibilité ? « Il reste encore beaucoup à faire »
C’est un sujet dont on entend peu parler, mais pour lequel les réflexions et les initiatives ne manquent pas. Pourtant, le travail sur le handicap dans le domaine du secours demeure gigantesque.
Il faut commencer par changer le regard que l’on porte sur les personnes en situation de handicap. Dr Éric Revue
La France est considérablement en retard dans le domaine de la prise en compte des personnes en situation de handicap. C’est un fait. Si bon nombre de structures de secours ou de soins d’urgence se penchent aujourd’hui sur la question – cette conférence a permis de prendre la mesure –, les avancées restent bien souvent à l’échelle locale. La première partie concernait la prise en considération des personnes en situation de handicap par les services de secours. Un dossier pris très au sérieux par la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), qui commence aujourd’hui à proposer des guides de référence (pas encore nationaux) dans le domaine. L’inter-vention du Dr Éric Revue a permis de mesurer les possibilités qui existent dans l’accueil des personnes handicapées au sein des urgences préhospitalières, notamment à travers l’exemple du service (pilote) qu’il dirige à l’hôpital de Chartres. « Si un service d’urgence est capable d’accueillir correctement des personnes handicapées, il sera également capable d’accueillir avec beaucoup de performance des personnes valides », a résumé le Dr Revue.
La deuxième partie de la conférence était dévolue à l’implication des personnes handicapées dans la chaîne des secours, notamment à travers la formation. La Croix-Rouge française, l’Ordre de Malte, la Fédération nationale de protection civile (FNPC) et l’Institut national des jeunes sourds (INJS) se sont succédé derrière le pupitre pour présenter les formations proposées aux personnes sourdes ou malentendantes, non voyantes, à mobilité réduite… Un vaste champ de possibilités offert aux personnes en situation de handicap pour être formé, ou former aux premiers secours. Mais un champ qui doit encore s’affirmer et s’élargir…
Sylvain Ley
Les intervenants
• Adjudant-chef Frédéric Guézou, animateur du groupe d’études secours d’urgence aux personnes en situation de handicap de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP)
• Dr Éric Revue, chef du service des urgences et SMUR du centre hospitalier de Chartres (Eure-et-Loir)
• Thomas Vigier-Tabeyse, responsable de l’unité d’intervention des Hauts-de-Seine, Ordre de Malte France (OdM)
• Claire Petit-Boulanger, chef du projet Sécurité routière du groupe Renault
• Sergent-chef Grégory Cardoso, référent Secours routier de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP)
• Gwendolyn El Atreby, responsable adjointe du pôle Formation de la direction de l’urgence et du secourisme de la Croix-Rouge française (CRF)
• Patrice Cazaubon-Laterce, responsable Hygiène et sécurité de l’Institut national des jeunes sourds de Bordeaux (INJS), instructeur secourisme de la Fédération nationale des métiers
de la natation et du sport (FNMNS)
• Steve Bac, moniteur bénévole à l’Ordre de Malte France (OdM)
• Frédéric Robert, formateur
de secourisme à la Fédération nationale de la protection civile (FNPC)
• Virginie De Bourbon, formateur
de formateur à la Fédération nationale de la protection civile (FNPC)