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Pour ou contre #24 : Le GPS comme outil de navigation

Le GPS a investi les véhicules de secours voici plusieurs années. Si pour les uns ce dispositif constitue un support d’aide à la décision capable de fournir des informations précieuses, d’autres mettent en avant les risques d’une utilisation systématique lors des départs en intervention.

POUR

« Dans notre SDIS, les GPS sont utilisés tous les jours et de manière systématique par l’ensemble de nos intervenants. Ce sont des équipements qui font réellement partie du quotidien des interventions, au même titre que le sac de l’avant ou le brancard. Avec nos appareils, nous avons pu mettre en place notre propre cartographie opérationnelle, ce qui constitue un avantage indéniable pour repérer la localisation de moyens en eau qui sont nécessaires à l’accomplissement de nos missions incendie. Nos dispositifs sont aussi directement branchés sur notre matériel de communication Antarès. De cette manière, l’équipage d’un véhicule peut recevoir le ticket de l’alerte sur le GPS, intégrer directement l’adresse du lieu d’intervention sans avoir à l’inscrire sur l’appareil, et envoyer des messages (statuts) prévenant par exemple automatiquement de l’arrivée sur les lieux. Ainsi, les systèmes de localisation sont aujourd’hui de véritables outils d’aide à la décision. Ils permettent de gagner énormément de temps, et donc d’améliorer les délais d’intervention, notamment lorsque les secouristes partent en mission sur des secteurs géographiques qui se trouvent en dehors de leur sphère d’action habituelle. Ce sont des supports qui indiquent le chemin à suivre, y compris lorsque des événements inopinés, comme des embouteillages, se présentent sur l’itinéraire emprunté. Enfin, contrairement aux plans papiers qui deviennent obsolètes, les GPS fournissent une cartographie régulièrement mise à jour. »

Commandant Sébastien Gras,
chef de groupement des
opérations du SDIS du
Calvados (14)

CONTRE

« Tous les véhicules de notre association sont dotés de GPS pour répondre aux demandes de la nouvelle génération qui n’a pas l’habitude d’utiliser les traditionnelles cartes routières. Le recours systématique au GPS lors de départs en intervention soulève cependant des soucis. Tout d’abord, le temps d’acquisition peut être long selon le modèle employé. L’outil de navigation ne permet pas non plus de visualiser l’ensemble du parcours à emprunter. Si le système de localisation ne fonctionne plus, ou que vous rencontrez des imprévus lors du trajet (déviations, travaux, etc.), vous risquez de vous laisser surprendre et d’être désorienté. De surcroît, chaque dysfonctionnement provoque un nouveau calcul d’itinéraire qui représente une perte de temps. Cet équipement peut également créer des tensions dans l’équipage : le conducteur risque parfois de suivre les indications de l’appareil plutôt que celles données par son chef de bord. Autre problème : les bugs informatiques qui peuvent handicaper des secouristes qui ne connaissent pas leur secteur d’ intervention. C’est pourquoi il est important de savoir lire une cartographie et d’y avoir recours régulièrement afin de ne pas être démuni le jour où le dispositif tombe en panne. Au final, le GPS doit être utilisé comme une solution de secours ou un support d’appoint qui peut notamment être utile si l’outil cartographique n’est pas à jour. »

Manuel Carvalho, président
fondateur de l’Unité mobile de
premiers secours 91 (UMPS)

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