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Réforme PSE / Entretien avec le Dr Daniel Meyran – “ La face immergée de l’iceberg ”

Entretien avec le Dr Daniel Meyran, coordinateur des nouveaux référentiels PSE. Une interview à découvrir dans le dossier spécial “Réforme des PSE” à paraître le 17 septembre dans le prochain numéro de Secours Mag.

Comment s’est déroulée l’écriture de cette version 2018 des référentiels PSE1 et 2 ?

Le groupe de travail a œuvré selon différents axes. En premier lieu, les techniques sont mises à jour selon les recommandations internationales, notamment celles de l’ILCOR (International Liaison Committee on Resuscitation), de l’ERC (European Research Council) ou du mouvement Croix-Rouge. Mais il travaille aussi sur des thèmes qui ne sont pas traités par ces organismes internationaux. Nous faisons un travail de revue bibliographique complet. Ce fut notamment le cas pour le syndrome de suspension. Les particularités du système français sont également une préoccupation qu’il faut garder en tête. Par exemple, les recommandations de l’ILCOR ne s’adaptent pas toujours à notre manière d’intervenir. Enfin ce référentiel ne représente que la partie immergée du travail des différents experts. En effet, chaque fiche ou procédure mise à jour ou créée fait l’objet d’une justification technique et d’une bibliographie complète. Il n’est pas rare qu’une fiche soit plus courte que les justifications qui l’accompagnent. Cela permet d’avoir une traçabilité de chaque modification.

 

De plus en plus de gestes sont soumis à un avis médical préalable, pourquoi ?

La pose de la ceinture pelvienne est à cet égard emblématique. L’idée est de doter les secouristes de compétences que le médecin régulateur peut faire mettre en œuvre en fonction de son diagnostic et du contexte dans lequel se trouve la victime. L’état d’une victime n’est d’ailleurs pas le seul facteur pris en compte par la régulation médicale. Les moyens disponibles, l’éloignement par rapport à un plateau technique, les conditions d’évacuation sont autant de paramètres qui ne sont pas connus à un instant T par l’équipe secouriste. En augmentant ses capacités de mise en œuvre de gestes à la demande du médecin, on augmente à la fois la qualité et la rapidité de la prise en charge pour les victimes.

 

Quelles conséquences pour les secouristes sur le terrain ?

Il convient à présent que chaque organisation décline ce référentiel en support pédagogique pour former les différents intervenants. Cette déclinaison dépend de différents facteurs comme le type de matériel en dotation, le support pédagogique choisi, les compétences des personnels, etc.

 

Quid de la prochaine version des référentiels ?

A l’instar d’autres organismes comme l’ILCOR, le travail de publication a pour vocation de suivre le rythme des avancées scientifiques et non pas un calendrier pré-établi. Il y a d’ores et déjà des sujets en cours de relecture et d’autres en cours d’analyse comme par exemple les malaises syncopaux. En fonction de l’aspect majeur ou non des recommandations, le rythme de publication sera adapté.

 

Découvrez dans le Secours Mag n°46 toutes les nouvelles techniques de la réforme PSE, étape par étape.

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Nicolas Lefebvre

Journaliste dans la presse économique depuis 2002, il publie également un livre d’investigation aux éditions de l’Archipel en 2010. Secouriste bénévole, sauveteur aquatique et moniteur de premiers secours entre 2004 et 2018, il consacre sa maîtrise d’Histoire contemporaine à l’institutionnalisation du secourisme au sortir de la seconde guerre mondiale.En 2011, il fonde Oxygène Editions afin de publier Secours Mag, puis en 2017, SST Mag. Il assure aujourd’hui la rédaction en chef de ces deux titres de presse professionnelle.

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