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Harvey : les Etats-Unis dans la tempête

Depuis le 25 août dernier, l’ouragan Harvey se déchaîne sur la côte Texane. Avançant à faible vitesse, avec des vents faramineux accompagnés de pluies torrentielles, il déchire littéralement le paysage sur son chemin. Et notamment la ville de Houston, une des plus importantes des Etats-Unis.

 

« C’est grave, et ça va empirer… » Les mots du gouverneur du Texas, Greg Abbott, n’ont rien de rassurant. « Grave » semble cependant faible pour qualifier la situation de crise que connaissent actuellement les habitants de la Louisiane et du Texas (Etats-Unis). L’ouragan Harvey a fait rage ces derniers jours, dévastant notamment la ville de Houston, quatrième métropole des Etats-Unis, comptant 2,3 millions d’habitants (et jusqu’à 6 millions dans l’agglomération).

Des trombes d’eau accompagnées de rafales de vents allant jusqu’à 200 km/h ont conduit les autorités américaines à instaurer l’état de catastrophe naturelle au Texas vendredi 25 août et l’état d’urgence en Louisiane trois jours plus tard. A l’heure actuelle, on dénombrerait entre 10 et 20 morts liés à cette tempête (dont au moins 4 directement, notamment un policier noyé en tentant de porter secours), bien qu’aucun bilan officiel n’ait encore été vraiment établi. Mais tous les experts s’accordent à penser que ce bilan ne pourra que s’aggraver, tant le nombre de personnes portées disparues monte en flèche. 

 

 

Situation sur place

Des routes transformées en rivières, des voitures et des maisons emportées par les eaux, des aéroports et des hôpitaux fermés et évacués, deux bassins de rétention d’eau qui menacent de déborder. Telle est la situation à Houston et dans les environs. L’ouragan Harvey, qualifié de catégorie 4 (sur 5) a laissé plusieurs dizaines de milliers de personnes sans abris et a fait plusieurs centaines de milliers de victimes directes ou indirectes. Des gymnases, églises ou écoles des environs ont été ouverts pour accueillir les sinistrés, qui arrivent par flots continus. La situation est d’autant plus inquiétante que les pluies risquent de se poursuivre encore plusieurs jours, et qu’un bon nombre de sauvetages restent encore à réaliser.

 

« Les gardes-côtes reçoivent plus de 1 000 appels par heure, expliquait lundi dernier lors d’une conférence de presse le lieutenant Mike Hart, officier des US Coast Guard. En une journée, nous avons fait plus de 3 000 sauvetages, que ce soit par les airs ou par bateaux. » Tous les services de secours confondus sont à pied d’œuvre pour venir en aide à la population : pompiers, armée, police. Les inondations des voies routières rendent cependant particulièrement difficile l’accès aux victimes. Les autorités ont ainsi fait appel à la population pour trouver des propriétaires d’embarcations pouvant contribuer à évacuer des victimes.

 

Vent de panique

Outre les nombreux sauvetages à réaliser dans un temps record, les secours ont dû faire face à un autre défi : la peur. Selon plusieurs témoignages recueillis par les médias américains sur place, les victimes terrorisées ont souvent été prises d’un vent de panique entraînant des comportements déviants. Les sauveteurs, et leurs vecteurs de secours, ont régulièrement été assaillis par les victimes cherchant à être évacuées au plus vite. « Cela a entrainé des difficultés pour réaliser les sauvetages », a expliqué Clyde Cain, membre d’une association d’aide aux victimes. Le numéro d’appel d’urgence 911 a lui aussi été pris d’assaut, si bien que les opérateurs ont vite été débordés et ne pouvaient plus répondre aux demandes de secours, qui sonnaient dans le vide.

 

Solidarité et système D

Face à cette masse de demandes de secours vers les services d’urgence, les autorités ont demandé à la population de n’utiliser le 911 qu’en cas de danger imminent pour la vie. Ce sont alors les réseaux sociaux qui ont pris le relais. Nombre de personnes ont posté leur demande de secours sur Facebook ou Twitter, tandis que d’autres proposaient leur aide par les mêmes canaux. Des cartes interactives ont aussi été mises en place pour localiser les victimes nécessitant de l’aide.

Jusqu’à présent, on dénombre également plusieurs milliers de volontaires venus aider les forces de secours. Une aide souvent bienvenue, mais qui doit aussi être canalisée, afin d’éviter les risques de sur-accident. Les autorités continuent de répéter, par tous les vecteurs possibles, les bons comportements à adopter. Notamment de ne pas s’aventurer dans l’eau, de ne pas prendre son véhicule, mais aussi, pour les personnes n’ayant pas encore pu être évacuées, de ne pas s’enfermer dans leurs combles ou grenier, mais de monter sur les toits afin d’être visibles par les secours aéroportés. Car la crise n’est pas encore terminée et le retour à la normale est encore loin d’être envisagé.

 

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