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A vélo, les enfants devront porter un casque

Depuis le mercredi 22 mars, les enfants de moins de 12 ans qui font du vélo ont l’obligation de porter un casque. Une mesure de protection et de prévention qui ne fait pas pour autant l’unanimité.

Sans casque à vélo, votre enfant risque plus qu’un bobo. Voici le nouveau slogan percutant de la Sécurité routière qui lance une nouvelle campagne de prévention. Rien d’étonnant puisque depuis ce mercredi 22 mars, les enfants de moins de 12 ans, qu’ils soient au guidon ou passagers d’une bicyclette, ont l’obligation de porter un casque homologué et attaché. Dans le cas contraire, l’adulte responsable accompagnant devra s’acquitter d’une amende de quatrième catégorie d’un montant de 90 euros (135 euros si le paiement est effectué au-delà de 15 jours). Cette mesure a été prise lors du Comité interministériel de la Sécurité routière en octobre 2015, tandis que le décret d’application a été publié au Journal officiel en décembre 2016, laissant ainsi trois mois aux parents pour équiper leurs têtes blondes d’un casque de protection.  

Les études relatives au traumatisme crânien sévère établissent qu’en cas d’accident, le risque est six fois supérieur chez un cycliste non casqué

Une protection avérée

Un équipement qui a fait ses preuves, puisque selon la Sécurité routière, il diminue le risque de blessures sérieuse à la tête de 70 %, de 31 % le risque de blessure mineure et de 28 % au visage. Chef du service de médecine physique et de réadaptation à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches (92), le Professeur Philippe Azouvi abonde : “Plus que jamais le casque est un élément protecteur qui diminue, en cas d’accident et notamment de chute, le risque de traumatisme crânio-cérébral. Le traumatisme crânien est la première cause de mortalité en cas d’accident de la route, et de vélo en l’occurence, mais aussi la première cause de séquelles définitives comme des troubles moteurs, des troubles cognitifs, ou des troubles du comportement. Les études sur le risque relatif de traumatisme crânien sévère établissent qu’en cas d’accident, le risque est six fois supérieur chez un cycliste non casqué.” Et d’ajouter : “Le risque de traumatisme crânien est le même chez l’enfant que pour l’adulte. En revanche ce qu’il est important de prendre en considération chez les enfants, c’est leur exposition particulière. Leur faible poids rend le risque de projection plus élèvé et leur vulnérabilité cérébrale est plus grande…” 

Ce n’est pas parce qu’on porte un casque qu’on va savoir éviter les accidents

Pas d’unanimité

Usagers fréquents ou occasionnels, ils seraient 5,5 millions d’enfants à circuler à vélo. Alors qu’en 2016, la mortalité routière des cyclistes a augmenté de 7 % par rapport à 2015 (159 décès soit 10 vies perdues supplémentaires) et de 14 % au mois de février 2017 (par rapport à février 2016), la décision d’obligation du port du casque ne fait pas l’unanimité. La Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) estime notamment que cette décision n’est pas la plus pertinente. Son président Olivier Schneider rappelle que seulement un enfant de moins de 12 ans est mort à vélo l’an dernier, et préconise de mettre en place un apprentissage obligatoire du deux-roues à l’école primaire afin que les plus jeunes apprennent à rouler sur la voie publique. Le message est clair : “ce n’est pas parce qu’on porte un casque qu’on va savoir éviter les accidents.” Il n’en reste pas moins que cette mesure vise à sensibiliser toute la population au port du casque. Et si l’heure n’est pas à imposer des contraintes dans un contexte de développement de l’activité vélo via les systèmes de libre-service en France, il est à noter que plusieurs de nos voisins européens (Autriche, Lettonie) ont déjà suivi cette voie, voire même sont allés plus loin. A l’image de la République Tchèque et de la Lituanie où le casque est obligatoire pour les jeunes cyclistes jusqu’à l’âge de 18 ans.

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