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La Grande Guerre et les soins d’urgence

La Mission du centenaire de la Grande Guerre a permis de remettre en lumière les avancées notables que le conflit de 1914-1918 a accéléré, notamment en ce qui concerne la prise en charge des blessés.

Du conflit de 14-18 on se souvient des cours d’histoire rappelant les horreurs et faits d’armes de la Grande Guerre. Toutefois, en l’absence de témoins, aujourd’hui tous disparus, c’est désormais l’ensemble de la société française qui est dépositaire de l’héritage de ceux de 14. Les musées, les services d’archives, les professeurs d’histoire et les chemins de mémoire aménagés  sur le champ de bataille sont appelés à  prendre le  relais des témoins et à endosser le  rôle de “passeurs” pour transmettre aux  générations futures l’histoire et les mémoires de la Première Guerre mondiale.

La mission du Centenaire

Créée en 2012, la Mission du Centenaire est un groupement d’intérêt public (GIP) constitué initialement de sept ministères, six établissements publics, deux associations nationales, une université et une mutuelle. Cette Mission a été chargée par le gouvernement de préparer et d’accompagner la mise en œuvre du programme commémoratif, sous la direction de Joseph Zimet (directeur général) et David Zivie (directeur général adjoint). Elle a notamment pour objectif d’organiser les grands rendez-vous du calendrier mémoriel, d’accompagner et de coordonner les initiatives développées partout en France, et de proposer une politique d’information sur les préparatifs et la programmation du Centenaire en direction du grand public. Son conseil d’administration est  présidé par le général (2S) Elrick Irastorza.

Ce dernier anime régulièrement des conférences pour présenter les différents aspects de la Grande Guerre, à l’image de la conférence qui s’est tenue dans les locaux du SAMU de Paris, à l’initiative de l’association Les Transmetteurs, le 12 janvier 2017.

Grande Guerre : faits méconnus et petits secrets

Déconstruire les idées reçues et les images d’Epinal tout en éclairant les auditeurs sur notre mémoire commune, tels sont les grands objectifs du général Irastorza. Lors de sa conférence au bénéfice de l’association Les Transmetteurs, le général s’est arrêté spécifiquement sur les avancées dans le domaine de la médecine et des soins d’urgence.

On se souviendra ainsi que la Première Guerre mondiale a vu la doctrine de prise en charge évoluer : elle amène les soignants (brancardiers militaires, infirmières et médecins) à traiter au plus près du champ de bataille les blessés afin de les transporter vers des structures de plus en plus médicalisées et éloignées des lignes de front. Au delà de la doctrine de prise en charge, la guerre 14-18 a vu l’arrivée du Dakin pour l’amélioration de l’hygiène, les “petites Curies” – ces véhicules inventés par Marie Curie pour réaliser des radiographies sur le front, ou encore les premières transfusions sanguines bras à bras.

Les traumatismes ne furent pas que physiques et les premiers cas de syndromes post-traumatiques ont été décrits et marquent le début de la prise en charge psychiatrique des blessures psychologiques.

Néanmoins, toutes ces avancées ne peuvent pas nous faire oublier les millions de morts et de blessés générés par ce conflit.

Nicolas Lefebvre

Journaliste dans la presse économique depuis 2002, il publie également un livre d’investigation aux éditions de l’Archipel en 2010. Secouriste bénévole, sauveteur aquatique et moniteur de premiers secours entre 2004 et 2018, il consacre sa maîtrise d’Histoire contemporaine à l’institutionnalisation du secourisme au sortir de la seconde guerre mondiale.En 2011, il fonde Oxygène Editions afin de publier Secours Mag, puis en 2017, SST Mag. Il assure aujourd’hui la rédaction en chef de ces deux titres de presse professionnelle.

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