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FNSPF : un rapport qui détonne

Dans un rapport interne, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France dénonce la gestion de crise en lien avec le Coronavirus. Le ministère de la Santé et les Agences régionales de santé (ARS) sont particulièrement visées.

Des pompiers sous-utilisés pendant la crise du Covid-19. C’est un des nombreux griefs lancés par le rapport interne de la FNSPF révélé par nos confrères du Parisien. Destiné au ministère de l’Intérieur, ce document qui n’avait pas vocation à fuiter dans la presse selon le colonel Hugues Deregnaucourt, vice-président de la Fédération, égratine plusieurs protagonistes impliqués dans la gestion de la crise. “Les préfets ont très longtemps été aveugles, aucune descente d’informations n’était faite par les délégués territoriaux des ARS, a déclaré M. Deregnaucourt. La gestion de crise, c’est un métier, on ne la laisse pas aux directeurs administratifs et financiers.” Le vice-président de la FNSPF ajoute que, dans de nombreux départements “on a vraiment fait attention à ne pas utiliser les pompiers.” Les ARS sont notamment pointées du doigt pour leur “gestion comptable et financière du système de santé” et pour leur impréparation à la gestion des situations d’urgence. Sans dialogue avec les ARS, les préfets ont “été relégués au second plan” avec pour conséquence “l’oubli des Ehpad laissant seules les collectivités territoriales face aux décès en nombre de nos aînés”. Les auteurs du rapport estiment également que les centaines d’évacuations de patients en TGV ou en hélicoptère, conçues pour désengorger les hôpitaux, étaient de “pures opérations de communication” et une “véritable esbroufe”. Etait-il efficace de faire faire des centaines de kilomètres aux victimes, alors que souvent il y avait de la place dans la clinique d’en face ?”. Une question à laquelle a notamment répondu le Dr Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) qui a estimé que les cliniques n’avaient pas les moyens d’accueillir les malades du Covid-19 dans de bonnes conditions.

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Le rapport dénonce également la saturation du 15 qui “aurait montré son vrai visage : celui d’un numéro de renseignements, pas d’un numéro d’urgence !” La FNSPF va plus loin en affirmant que “des requérants non Covid en situation d’urgence vitale (arrêts cardiaques…) n’ont jamais eu de réponse du 15 à leurs appels et sont morts dans l’indifférence générale”. Une assertion que dément fortement le Dr François Braun, président du syndicat Samu-Urgences de France et chef des urgences de l’hôpital de Metz-Thionville (57). “Si les gens n’avaient pas réussi à nous joindre, le standard des pompiers aurait explosé, la population aurait hurlé (…) Le registre des arrêts cardiaques en France montre que les chiffres sont les mêmes que l’an dernier. Non, il n’y a pas eu de perte de chance.” Il n’en reste pas moins que dans ce contexte post-crise, le conflit entre Rouges et Blancs remis ainsi sur le devant de la scène n’est pas de bon augure dans la réponse qui pourrait être apportée en cas de seconde vague du Coronavirus…   

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