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Christophe Castaner adresse ses voeux à la Sécurité civile

Le 14 janvier dernier, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, adressait ses voeux à la Sécurité civile dans le département de la Mayenne, en présence notamment du préfet Alain Thirion, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises et d’Olivier Richefou, président de la Conférence nationale des services d’incendie et de secours. En voici quelques extraits.

Les voeux de Christophe Castaner ont été l’occasion de faire le bilan de l’année 2019, et de rappeler les grandes lignes des actions mises en place ou en passe de l’être.

Le ministre de l’Intérieur a tout d’abord rappelé les grandes catastrophes qui ont ponctué l’année passée : Rue de Trévise, rue Erlanger, incendies violents dans le sud, inondations majeures, incendies de l’usine Lubrizol et bien-sûr de Notre-Dame. Une évocation peu distrayante, mais révélatrice de l’éventail des missions extraordinaires des acteurs de la sécurité civile. Les missions ordinaires, mais de plus en plus prégnantes que sont celles du secours aux personnes n’ont cependant pas été en reste. « Il y a eu aussi, comme à chaque instant, comme au moment même où je vous parle, ces interventions, partout en France, pour venir en aide, assister, secourir. Ces interventions parfois dangereuses, périlleuses, où les sapeurs-pompiers et tous les personnels de la sécurité civile répondent présent. (…) Mon premier objectif pour cette année 2020 est d’améliorer vos conditions de travail, notamment en baissant votre pression opérationnelle. Une intervention toutes les 7 secondes et 80% de vos missions consacrées au secours aux personnes. Ces missions, vous les acceptez et les menez avec détermination. Il n’est pas question de s’en défausser, mais il est question de garantir que toutes celles que vous menez soient justifiées. Il est question d’affirmer que l’engagement de sapeur-pompier a un sens et qu’il n’est pas question qu’il le perde. Alors, je l’ai déjà dit et je le répète devant vous : un sapeur-pompier, ce n’est pas et ce ne sera jamais un ambulancier avec un camion rouge.» Une dernière phrase qui n’est pas pour enterrer les dissensions entre Rouges et Blancs.

Le ministre de l’Intérieur est ensuite revenu sur les principales actions développées cette année :

« J’ai donc engagé un certain nombre de mesures, pour faciliter votre travail, pour limiter le temps que vous passerez en arrivant aux urgences. Des centres d’appel communs sont créés (…) Ce type d’initiative doit se généraliser. (…) Nous vous donnons plus de latitude, aussi, en permettant aux sapeurs-pompiers de procéder à des gestes de secourisme qu’ils n’étaient pas habilités à faire. (…) Un décret autorisant la conduite de véhicules jusqu’à 4,5 tonnes est paru, comme je m’y étais engagé. »

L’année à venir n’en sera pas moins chargée en actualités : « Cette année sera celle du Livre Blanc de la sécurité intérieure. Son objectif est ambitieux : faire entrer notre sécurité, et donc notre sécurité civile, dans le XXIe siècle. Nous adapter aux changements climatiques, au vieillissement de la population, aux nouvelles technologies et aux nouvelles méthodes d’intervention.
Nous devons revoir certaines de nos doctrines opérationnelles, aussi. Le travail mené est intense, conséquent. Il concerne des questions clés, notamment la prévention contre les risques de toxicité liés aux fumées d’incendie ou encore l’important chantier lancé sur la lutte contre les feux d’espaces naturels. (…) Je veux également que l’année 2020 soit technologique et que nous continuions à utiliser toutes les innovations qui pourraient servir sapeurs-pompiers et personnels de la sécurité civile. (…) L’AML est un système de géolocalisation prometteur. Il pourrait changer fondamentalement nos méthodes et améliorer notre service et notre efficacité. »

Autre sujet d’actualité et miroir d’une société en pleine transformation, les violences faites aux sapeurs-pompiers : « Les violences contre les sapeurs-pompiers sont odieuses, inacceptables. Attaquer un sapeur-pompier, c’est s’en prendre à soi-même. C’est un acte révoltant, un acte qu’il faut prévenir par tous les moyens. (…) Il est hors de question que les violences contre les sapeurs-pompiers se banalisent. Alors, j’ai pris ce problème à cœur et j’ai annoncé un plan d’actions pour mieux vous protéger. Il est désormais plus facile de porter plainte en cas de violences – et celles-ci doivent se généraliser. Il est possible pour les victimes de se domicilier à l’adresse de leur SDIS et de protéger leur anonymat. Les protocoles avec les forces de l’ordre vont continuer à se renforcer et j’ai passé des consignes aux préfets pour qu’une attention toute particulière soit accordée aux cas d’atteintes aux sapeurs-pompiers. Enfin, et c’est un changement fort : 14 SDIS sont actuellement en train d’expérimenter le port des caméras-piétons. C’est un atout pour la sécurité de tous. C’est un moyen de dissuasion. C’est un moyen de médiation, souvent. C’est un moyen, aussi, de confondre ceux qui vous agressent et de ne laisser aucun acte impuni. »

Revenant sur la réforme des retraites, qui préoccupe l’ensemble du gouvernement, le ministre de l’Intérieur a rappelé le caractère particulièrement dangereux des missions dévolues aux sapeurs-pompiers, justifiant un régime de retraite spécifique pour ces derniers. « Le Président de la République, lui aussi l’a fait, et nous avons aujourd’hui l’assurance que la dangerosité des missions que vous exercez pour la protection des Français sera reconnue dans le projet de réforme. » Reste à savoir comment…

Enfin, Christophe Castaner s’est exprimé sur le travail qui doit continué d’être mené sur certains sujets sensibles : directive temps de travail, engagement citoyen, développement du plan volontariat et du partenariat entre l’Etat et les collectivités territoriales : « j’ai demandé la mise en place d’un pacte capacitaire pluriannuel. Il permettra [plus] de visibilité sur la durée sur les budgets et les moyens de chaque SDIS. Il s’agira également d’avoir une réflexion plus large sur les risques, à un niveau zonal, pour que nous puissions toujours être en capacité d’agir. »

En réaffirmant que la promotion du modèle et de la culture de sécurité civile restait un axe primordial, le ministre de l’Intérieur a conclu sur la nécessité de continuer à dispenser auprès de la population des formations aux gestes qui sauvent.

 

 

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