Vague de chaleur sur la France
Les températures n’en finissent pas de monter et ne redescendent que très peu la nuit. Résultat : 68 départements en alerte canicule, soit près de 71 % des départements français. Santé, transport ou travail : le quotidien des français est affecté.
Les cartes météo n’en finissent pas de virer au rouge écarlate, témoins d’une France chaude, très chaude. La mobilisation politico-médiatique est à son apogée. Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, est de toutes les matinales des médias nationaux pour rappeler les messages de prévention et “l’implication du gouvernement”. Un comportement aux antipodes de la gestion de la canicule de 2013.
Je suis inquiète des concitoyens qui minimisent l’épisode, qui continuent à faire du sport comme si de rien n’était ou qui s’exposent au soleil alors que la situation risque d’être très difficile en milieu de semaine dans beaucoup de villes de France.
Une déclaration de la ministre lors d’un point presse qui responsabilise chaque habitant vis à vis des températures extrèmes. Les risques pour la santé sont évidents, rappelés par de nombreux professionnels de santé : déshydratation et coup de chaleur. Des pathologies auxquelles les plus vulnérables sont plus exposés : personnes agées, nourrissons et enfants mais aussi personnes sans domicile fixe.
Le plan national canicule (PNC) a été mis en place après l’épisode de 2003. Il est issu des réflexions et travaux menés conjointement par les représentants des directions d’administration centrale (Direction Générale de la Santé (DGS), Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS), Direction Générale de la Cohésion Sociale (DGCS), Direction Générale du Travail (DGT), Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises (DGSCGC), Délégation à l’Information et à la COMmunication (DICOM), d’Agences Régionales de Santé (ARS Centre, ARS Rhône-Alpes) et d’autres organismes tels que l’Agence Santé publique France et Météo-France. Sa dernière version date de 2017. Elle définit notamment quatre niveau d’alerte :
- Niveau 1 – veille saisonnière (carte de vigilance verte)
- Niveau 2 – avertissement chaleur (carte de vigilance jaune)
- Niveau 3 – alerte canicule
- Niveau 4 – mobilisation maximale (carte de vigilance rouge)
La dernière version du PNC date de 2017.
Pour limiter les effets de cette vague de chaleur, les messages de prévention et d’information sont largement diffusés par l’agence Santé publique France et notamment avec un site dédié à la canicule : http://inpes.santepubliquefrance.fr/accessible/canicule/index.asp
Quels sont ces messages ?
- Buvez régulièrement de l’eau sans attendre d’avoir soif ;
- Rafraîchissez-vous et mouillez-vous le corps (au moins le visage et les avants bras) plusieurs fois par jour ;
- Mangez en quantité suffisante et ne buvez pas d’alcool ;
- Evitez de sortir aux heures les plus chaudes et passez plusieurs heures par jour dans un lieu frais (cinéma, bibliothèque municipale, supermarché, musée…) ;
- Evitez les efforts physiques ;
- Portez des vêtements amples, légers et de couleurs claires et si vous sortez, protégez-vous du soleil (lunettes, chapeau, crème solaire) ;
- Maintenez votre logement frais (fermez fenêtres et volets la journée, ouvrez-les le soir et la nuit s’il fait plus frais) ;
- Si vous empruntez les transports en commun, pensez à emporter avec vous de l’eau et un brumisateur et à faire boire les enfants ;
- Pensez à donner régulièrement de vos nouvelles à vos proches et, dès que nécessaire, osez demander de l’aide ;
- Pour une information en temps réel de la vigilance canicule, vous pouvez consulter la carte de vigilance de Météo-France qui est mise à jour a minima deux fois par jour à 6h et 16h : http://vigilance.meteofrance.com.
Dix conseils qui ne sont pas à la portée de tous, d’où la nécessité de renforcer la vigilance auprès des personnes en situation de vulnérabilité. Ainsi les Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EPHAD), les crêches et les écoles prennent des dispositions pour accompagner et protéger les personnes accueillies. Pour les personnes sans domicile fixe, ou vivant dans des logements précaires, les associations sont à la manoeuvre.
Point fraicheur à Lyon
A Lyon, comme dans de nombreuses agglomérations, les associations renforcent le dispositif de maraude auprès des personnes de la rue. Les maraudes du SAMU Social sont multipliées et les véhicules pourvus de glacières remplies d’eau fraîche. D’autres maraudes, dîtes “exploratoires” sont mises en place pour distribuer de l’eau, prodiguer des conseils et répondre aux questions. Particularité de ces maraudes : la distribution se fait de manière inconditionnelle. Il s’agit de répondre aux besoins des personnes vulnérables et non uniquement aux personnes en situation de précarité.
En complément de cette présence itinérante, la Croix-Rouge française du Rhône, en partenariat avec la préfecture et la métropole, a monté des “points fraicheur”. Il s’agit de proposer des espaces climatisés permettant à celles et ceux qui le souhaitent de se reposer au frais pendant quelques minutes ou quelques heures. Dispositif différent des centres d’hébergement d’urgence, il répond spécifiquement aux conséquences de la vague de chaleur.
Installés dans deux gymnases, les points fraicheur sont constitués de structures modulables climatisées ouvertes H24. Les personnes accueillies sont toutes sans domicile fixe et il s’agit en grande majorité de familles avec des enfants en bas âge.
L’augmentation de la précarité entre 2003 et 2019 est palpable, et les effets de la vague de chaleur n’en sont que plus délétères.