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Billet d’humeur #47 : Philippe Besson

“ Si le bénévolat n’est pas payé ce n’est pas parce qu’il ne vaut rien mais parce qu’il n’a pas de prix. ” Sherry Anderson

En France, les ONG et associations composées de personnels bénévoles, membres du corps médical ou sapeurs-pompiers, souffrent d’un manque de reconnaissance et de préjugés, fortement ancrés dans certains esprits. Cette image d’Epinal des associations composées d’amateurs incompétents, qui subtilisent le travail des professionnels, est dépassée et nuit à la reconnaissance et au maintien du bénévolat en France.
Selon les affirmations de certains grands penseurs, les qualités de bénévoles et de personnes compétentes seraient incompatibles. On ne pourrait donc pas être dans une structure reconnue par les autorités internationales dans le domaine de la gestion des catastrophes, et avoir sa place en France, parmi les équipes de secours à l’international ; ou bien sommes-nous victimes d’un manque de visibilité ?
Ces affirmations sont erronées et sont une véritable insulte à l’engagement associatif de nombreux sapeurs-pompiers et professionnels du secours.
En effet, comment accepter d’être, un jour, reconnu comme un professionnel du secours et le lendemain, comme un amateur incompétent parce que l’on intervient sous un statut bénévole, au sein d’une association ? Ces états d’âme doivent évoluer : nos collègues européens ne subissent pas les mêmes critiques ni les mêmes difficultés que les structures françaises. Mieux encore, une véritable coopération s’est instaurée, comme en Allemagne ou en Italie, entre les autorités gouvernementales et les structures associatives, elles-aussi composées de professionnels du secours.
En France, un long chemin reste à parcourir pour qu’une synergie et une coopération saines s’instaurent entre les structures. Pourtant, paradoxalement, ne sommes-nous pas dans un pays où 85 % du dispositif de sécurité civile repose sur des personnes volontaires ? Tous les acteurs auraient beaucoup à y gagner, et les victimes encore davantage.
La majorité des associations spécialisées dans le domaine des secours, de la formation, du secourisme, ou de la prévention, agissent avec dévouement, altruisme et une grande motivation. La qualité des différents acteurs pourrait encore s’améliorer, si, au lieu de subir des critiques parfois vexantes et peu constructives, nous étions sollicités pour apporter des gages de qualité, se conformer à des normes ou des labels, prouvant ainsi que bénévolat et professionnalisme sont compatibles.

 

© Sylvain Ley

Philippe Besson
Président-fondateur de Pompiers de l’urgence internationale

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