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Plusieurs émotions influencent les décisions en intervention

Pour les sapeurs-pompiers, le stress ressenti lors des interventions est d’abord immédiat. En réalité, il correspond à une accumulation d’émotions antérieures. Il faut savoir faire le tri pour écarter celles qui risquent de biaiser la perception du danger.

Pris dans le feu de l’action, les sapeurs-pompiers ressentent des pics d’émotion qui parfois les protègent. Par exemple la peur devant un mur qui menace de s’effondrer ou la colère face à un individu agressif. « Ces émotions font partie intégrante du contexte et orientent directement la décision sur le terrain », souligne Frédéric Antoine-Santoni, chef du groupement formation au sein service d’incendie et de secours de Haute-Corse (SIS 2B). Dans un post sur LinkedIn, il rappelle une vérité scientifique : d’autres émotions antérieures viennent parfois perturber la prise de décision. Un constat qui s’appuie sur les travaux de deux chercheurs américains, Jennifer Lerner et Jonathan Renshon.

Mettre à distance certaines émotions

Selon ces spécialistes de la prise de décision, nous anticipons certaines de nos émotions. « Par exemple, un chef d’agrès peut anticiper le regret de ne pas avoir engagé assez vite ses moyens si une victime n’est pas sauvée », illustre Frédéric Antoine-Santoni. Ces émotions influent positivement sur la prise de décision. Tel n’est pas le cas, en revanche, des émotions incidentes qui proviennent d’un évènement antérieur (par exemple une dispute). Elles risquent de fausser l’appréciation d’une situation. C’est pourquoi, le chef du groupement formation du SIS 2B, invite les sapeurs-pompiers « à reconnaître celles qui guident utilement l’action, et tenter de mettre à distance celles qui, venues d’ailleurs, pourraient la déformer. » Un réflexe salutaire.

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