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Urgences : de nouvelles mesures annoncées

La ministre de la Santé a annoncé lundi 16 septembre de nouvelles mesures pour désengorger les services d’urgence dont près de 200 sont actuellement en grève. Ces annonces ont été diversement accueillies.

« On a besoin de trouver une solution de fond, pas juste de soigner le symptôme. » Voilà un diagnostic sur lequel la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et les personnels soignants actuellement en grève s’accordent. Mais comment faire pour soigner cette fièvre ressentie au niveau de l’activité des urgences ? Comment « améliorer la situation » de services « en surchauffe ? » 

 

Des mesures de désengorgement

En déplacement au CHU de Poitiers lundi 16 septembre, la ministre de la santé annonce vouloir généraliser des « filières d’admission directe » via une « incitation financière, une forme de bonus aux hôpitaux qui les mettront en place ». Objectif : réduire au maximum les passages des personnes âgées aux urgences. Une « vidéo-assistance entre les Ehpad (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) et le SAMU » devrait également être mise en place pour éviter des hospitalisations en cas de « pathologies bénignes ». Agnès Buzyn souhaite également s’appuyer sur les médecins libéraux : les SAMU seront autorisés à envoyer une ambulance vers un cabinet de ville ou une maison de santé, où pourront être réalisés une consultation et certains examens médicaux sans avance de frais, afin que les patients y « trouvent le même avantage qu’à aller aux urgences ». Autre annonce : les personnels paramédicaux des urgences auront le droit de « faire des gestes qu’ils ne peuvent pas faire aujourd’hui », comme « prescrire de la radiologie (ou) faire des sutures ». Ces nouvelles compétences doivent permettre de fluidifier les passages aux urgences. Les professionnels concernés toucheront eux une « prime de coopération » de 80 euros net par mois. A terme, le nouveau métier d’infirmier en pratique avancée (IPA), avec des compétences élargies, sera étendu à la spécialité « urgences », avec des premières formations organisées à partir de l’automne 2020 et des premiers soignants diplômés en 2022.

 

Un accueil mitigé

Ces mesures ont été diversement accueillies par les représentants des professionnels des urgences. « Cela va globalement dans le bon sens. En amorçant la diminution de la charge qui pèse sur les urgences, on est dans la construction de quelque chose pour l’avenir, ce n’est pas un nouvel emplâtre sur une jambe de bois », estime le Dr François Braun, président de Samu-Urgences de France (SUdF). Pour le collectif Inter-Urgences qui réclame la « fin des restrictions budgétaires en place depuis des années », ces mesures sont insuffisantes. « C’est du réchauffé », estime Hugo Huon, infirmier aux urgences parisiennes de Lariboisière et président du collectif Inter-Urgences. « Toutes les mesures de réorganisation peuvent être discutées, certaines sont bonnes, d’autres mauvaises, mais si on ne desserre pas la contrainte financière qui pèse sur l’hôpital en desserrant significativement l’Ondam (Objectif national de dépense d’Assurance-maladie), on ne s’en sortira pas », assure le Dr Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF).

 

Vers un élargissement du mouvement ?  

La ministre de la santé doit recevoir le 9 septembre tous les acteurs du secteur : des syndicats et fédérations hospitalières aux représentants des médecins libéraux et du collectif Inter-Urgences pour « compléter et formaliser » les premières mesures présentées lundi. Le lendemain, les membres du collectif Inter-Urgences se retrouveront à Saint-Denis (93) pour valider une plate-forme de revendications qui permettra aux syndicats de médecins hospitaliers de s’associer au mouvement.  

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