A quand la géolocalisation des appels en France ?
Parti en excursion dans le sud de l’Italie le 8 août, Simon Gautier a appelé les services de secours le lendemain matin. Le randonneur français avait indiqué s’être fracturé les deux jambes, mais ne pouvait donner sa localisation. Son corps sans vie a finalement été retrouvé le 18 août. Et une polémique enfle alors que plusieurs experts reconnaissent que le jeune homme de 27 ans aurait pu être sauvé si son appel avait été géolocalisé.
Simon Gautier aurait pu être sauvé… C’est le point de vue de Mario Balzanelli qui n’est pas n’importe qui en Italie, puisqu’il est le président du réseau national des 118, ce service qui a reçu l’appel de détresse du randonneur français. “Simon Gautier aurait été immédiatement géolocalisé, très rapidement secouru et sa vie aurait probablement été sauvée si l’Italie avait appliqué la directive européenne de 2009 sur la géolocalisation des appels d’urgence. Cette affaire illustre le fait criant, absurde et insoutenable qu’en Italie les centraux téléphoniques du 118 sont toujours dépourvus de système de gélocalisation des appels d’urgence, bien qu’un décret du ministre de l’industrie l’ait prévu en 2009.” Or la technologie permettant la géolocalisation des appels existe, c’est l’Advanced Mobile Location (AML). A l’heure actuelle, seuls 13 pays européens l’ont adopté dont le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Autriche, ou encore la Moldavie. Ainsi la France et l’Italie n’ont pas encore sauté le pas. “L’outil existe. Il est activé sur tous les téléphones Android et Apple dans le monde. La seule chose qu’il manque, c’est que les pays mettent en place la réception de ces données au niveau des centres d’appels d’urgence, explique Jérôme Paris, directeur de l’association européenne des numéros d’urgence (EENA 112). Or une étude montre que si tous les pays de l’UE utilisaient l’AML, 7 500 vies seraient sauvées en 10 ans.”