Enquêtes en ligne

Appeler les secours en 2021

En France, l’avenir de l’alerte aux services des secours passe par NexSIS 18-112. La seule évocation de ce nom provoque des sentiments partagés dans la communauté du secours. NexSIS 18-112 est la nouvelle “plate-forme digitale des secours”, mais il ne s’agit pas uniquement de déployer un nouveau progiciel de gestion des alertes et des moyens dans les SDIS. NexSIS 18-112 s’inscrit dans une démarche plus globale de modernisation.

Les communications du XXIe siècle

Depuis quelques années, nos modes de communication ont été révolutionnés par nos usages. Tchat avec sa banque, SMS de son opérateur téléphonique, visioconférence avec son comptable ou le technicien EDF, ou messages WhatsApp pour annoncer les soldes de son enseigne préférée sont autant d’exemples des bouleversements que nous vivons. Pourtant, face à une urgence vitale ou un accident, nous devons téléphoner et parler à un opérateur qui demande nom, prénom, adresse, motif de l’appel, etc. Alors qu’en appelant notre banque, le répondant du centre d’appel connaît déjà notre identité et l’historique de nos appels. Exemple qui illustre le besoin de modernisation des échanges avec les services de secours qui passerait notamment par l’accès à de nouvelles fonctionnalités.

Nouveaux services de communication

NexSIS 18-112 s’inscrit dans cette nécessaire mutation des échanges avec, et entre, les services de secours. Imaginez être en voyage à l’étranger, sans carte SIM dans votre téléphone, mais raccordé au réseau Wifi de votre hôtel et témoin d’un accident. Téléphonez donc au 18 avec WhatsApp et vous serez mis en relation avec un interlocuteur francophone des services de secours, ou directement en conversation à trois avec les pompiers les plus proches de vous et un interprète capable de faire la traduction. Idem si vous appelez les secours depuis votre domicile en étant connecté à la box internet de votre domicile : les informations de géolocalisation sont directement transmises à l’opérateur qui décroche. Les gains d’efficacité sont évidents pour toutes les parties : appelant, service de secours, et bien évidemment la victime. Mais pour implémenter de telles fonctionnalités il faut que les réseaux de communication et les systèmes d’information des services de secours puissent prendre en compte ces usages, et soient interconnectés pour échanger les informations nécessaires à la prise en charge. Voici l’ambition de NexSIS 18-112 et des réseaux d’alerte de nouvelle génération.

NexSIS 18-112

Le projet de développement NexSIS 18-112 a été confié à l’Agence du Numérique et de la Sécurité Civile (ANSC). Ce programme a été défini par le décret n° 2019-19 du 9 janvier 2019, porté par le ministère de l’Intérieur, en accord avec les institutions représentant les pompiers.

Pour cela, la méthode de conception de NexSIS 18-112 repose sur la collaboration entre les services d’incendie et de secours et l’ANSC. Deux proof of concept (ndlr, démonstrateurs) ont été développés pour valider avec les Services d’incendie et de secours (SDIS) la manière d’implémenter leurs besoins métiers dans le système. Dès la conception et grâce à la maîtrise complète des développements, NexSIS 18-112 intègre le principe d’amélioration continue. Ceci permet aux SDIS et aux autres acteurs de la sécurité civile d’utiliser une solution évolutive sans surcoût. La phase de développement de la première version du système a débuté en novembre 2019. L’ANSC et les équipes techniques bénéficient des infrastructures de développement de la Direction du numérique (DNUM) du ministère de l’Intérieur et du soutien technique des experts dans tous les processus.

La solution poursuit trois objectifs complémentaires :

Améliorer le service rendu aux requérants

NexSIS 18-112 permet une interaction plus forte entre les services de secours et les citoyens acteurs du secours. Le système permet un traitement unifié des flux multicanaux d’information : téléphone, données des smartphones, SMS ou réseaux sociaux. Par exemple, la transmission de photos ou de vidéos lors d’un appel d’urgence fait partie des fonctionnalités natives.

Augmenter l’interopérabilité des services de sécurité et de secours

NexSIS 18-112 permet une interopérabilité entre les différents services de sécurité et de secours, en permettant le partage d’informations grâce à un système de gestion des alertes repensé. Le système améliore l’entraide entre SDIS, notamment en cas de flux importants d’activités, de perte d’une plateforme de traitement, ou de besoin de renforts avec transmission automatique des données.

Rassembler des acteurs de la sécurité civile dans un environnement digital

La plateforme NexSIS 18-112 permet une collaboration et un échange facilité pour toute la chaîne des secours, des partenaires et des autorités : maires, préfets, Centres opérationnels départementaux (COD), Centres opérationnels de zone (COZ), et Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (COGIC). L’objectif visé est l’accélération des prises de décision en partageant la vision instantanée d’une situation.

2 réflexions sur “Appeler les secours en 2021


  • Warning: printf(): Too few arguments in /home/clients/719edc29fddf2aacb4d99d3aa6da6936/sites/www.secoursmag.fr/wp-content/themes/colormag/inc/template-tags.php on line 513

    Nous devons disposer d’un seul et unique numéro national d’appel des secours. Je l’avais proposé en décembre 1968 (alors à la BSPP), lors d’une réunion de l’UNPC à l’Etat-major de la Brigade. J’avais proposé le n° 707 (nouveau numéro, à 3 chiffres, rien à voir avec tous les autres), car chiffres qui correspondaient à SOS sur les cadrans téléphoniques de l’époque. Aujourd’hui, ce numéro ne doit pas être un de ceux (nombreux) qui existent. Le 112 proposé par l’Union Européenne est prévue pour les étrangers qui circulent dans l’un des pays de l’Union. Ce numéro, nouveau, ne doit pas être géré par l’un des services concernant par les interventions (sapeurs-pompiers, SAMU, Pompiers, Gendarmes, etc.) mais par des intervenants formés, qualifiés (brevet ou diplôme donc formation à définir) indépendants, donc neutres, mais je le confirme qualifiés pour la réception des appels d’urgence.
    Toutefois, cette affaire devrait être chapeautée par un ministère qui n’existe pas en France, un ministère de la PROTECTION CIVILE, qui reprendrait toutes les prérogatives de la DGSCGC actuelle, ainsi que les multiples structures indépendantes qui s’occupent ou prétendent se charger de la prévention des accidents de toutes natures (à l’exception de ceux du travail, à part) et de l’organisation des secours, du citoyen (gestes de survie pour toute la population), le secourisme, tout ce qui est associé pour la protection des populations, la prévision.

    Répondre

  • Warning: printf(): Too few arguments in /home/clients/719edc29fddf2aacb4d99d3aa6da6936/sites/www.secoursmag.fr/wp-content/themes/colormag/inc/template-tags.php on line 513

    Nous devons disposer d’un seul et unique numéro national d’appel des secours. Je l’avais proposé en décembre 1968 (alors à la BSPP), lors d’une réunion de l’UNPC à l’Etat-major de la Brigade. J’avais proposé le n° 707 (nouveau numéro, à 3 chiffres, rien à voir avec tous les autres), car chiffres qui correspondaient à SOS sur les cadrans téléphoniques de l’époque. Aujourd’hui, ce numéro ne doit pas être un de ceux (nombreux) qui existent. Le 112 proposé par l’Union Européenne est prévue pour les étrangers qui circulent dans l’un des pays de l’Union. Ce numéro, nouveau, ne doit pas être géré par l’un des services concernant par les interventions (sapeurs-pompiers, SAMU, Pompiers, Gendarmes, etc.) mais par des intervenants formés, qualifiés (brevet ou diplôme donc formation à définir) indépendants, donc neutres, mais je le confirme qualifiés pour la réception des appels d’urgence.
    Toutefois, cette affaire devrait être chapeautée par un ministère qui n’existe pas en France, un ministère de la PROTECTION CIVILE, qui reprendrait toutes les prérogatives de la DGSCGC actuelle, ainsi que les multiples structures indépendantes qui s’occupent ou prétendent se charger de la prévention des accidents de toutes natures (à l’exception de ceux du travail, à part) et de l’organisation des secours, du citoyen (gestes de survie pour toute la population), le secourisme, tout ce qui est associé pour la protection des populations, la prévision.
    Didier BURGGRAEVE, président du CAPSU.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Share
X