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Secours Expo 2018 : Discours inauguraux

Revivez l’inauguration officielle sur secoursmag.fr

Nicolas Lefebvre, directeur du salon Secours Expo

Madame la déléguée interministérielle à l’Aide aux victimes, Monsieur le directeur général de la Sécurité civile et de la gestion des crises, Monsieur le directeur général de la Santé, Mesdames et messieurs les préfets et présidents, Monsieur le député, Chère Michèle Merli, notre présidente d’honneur, Chers fournisseurs de matériels et de services, Chers professionnels du secours, des soins d’urgence et de la prévention,

C’est avec un immense plaisir que nous vous accueillons tous aujourd’hui pour l’inauguration de la première Rescue Week à Paris, Porte de Versailles.

Lors de cet événement, nous rassemblons la 5e édition du salon professionnel Secours Expo et le tout premier salon grand public Secours & Vous. Œuvrer à la fédération des acteurs professionnels de l’urgence était la première mission que nous nous étions fixée. Favoriser l’émergence d’un nouveau temps fort politique et médiatique de la résilience et de l’engagement citoyen, et ainsi participer à l’effort collectif d’information de la population, tel est désormais notre second cheval de bataille.

Nous en sommes tous convaincus, c’est bien la capacité de nos concitoyens à devenir des acteurs de leur propre sécurité qu’il nous faut développer d’urgence ! Et, annonce après annonce, projet de loi après projet de loi, nous nous réjouissons de voir les lignes enfin bouger.

Porté par les plus grandes institutions de l’urgence – et c’est sans doute ce qui fera sa différence – le salon Secours & Vous entend s’inscrire comme un nouveau rendez-vous annuel dédié à l’apprentissage de la prévention et des gestes de premiers secours. Avec de nombreux partenaires – que nous tenons à remercier ici très sincèrement – nous avons mis tout notre cœur pour proposer au grand public comme aux scolaires – qui seront nombreux à parcourir nos allées – un panel d’ateliers plus immersifs les uns que les autres. Escape game, réalité virtuelle, simulateurs de tonneaux… au-delà des formations institutionnelles, que j’ai moi-même dispensées des années durant, c’est aussi grâce à des expériences ludo-éducatives que nous parviendrons à convaincre le grand public de se former, peut-être même de s’engager dans cet univers.

La promotion du bénévolat et du volontariat constitue un des axes fort de la Rescue Week. Sans même souligner l’enjeu crucial du renouvellement des forces vives de la Sécurité civile, les valeurs d’altruisme et d’insertion professionnelle portées par le secteur de l’urgence méritent une mise en lumière.

Vous le savez, nous ne sommes pas avares en innovations… Pour cette 5e édition du salon Secours Expo, nous vous avons donc réservé de nombreuses nouveautés comme les Café Science tous les matins et les Ciné Débats tous les après-midi. Conscients de vos centres d’intérêts avant tout techniques :

  • nous avons doublé les Workshops : 2 thématiques techniques sont ainsi traitées en parallèle toutes les heures.
  • nous avons démultiplié les ateliers pratiques permanents, rendez-vous au Pôle pratique.

Enfin, nous souhaitons mettre en valeur le savoir-faire de nos fournisseurs de matériels et de services et lançons les Trophées de l’Innovation Rescue Week. Nous avons rassemblé les experts les plus éminents dans chaque corporation de l’urgence pour constituer un jury objectif donnant ainsi toute sa valeur à ce nouveau Trophée qui apportera – nous l’espérons – une plus-value non négligeable aux fournisseurs récompensés. Nous vous attendons nombreux ici-même pour la remise des prix à 17h !

Pour 2020, croyez bien que nous vous réserverons encore bien des surprises… Mais, pour l’heure, place à la 1ère Rescue Week !

Très bon salon à tous !

 

Préfète Michèle Merli, présidente d’honneur du salon Secours Expo

Je n’ai qu’un mot à vous dire « merci ». Merci d’être là. Merci de faire vivre ce qui est cette grande œuvre collective de la protection civile. Nous avons beaucoup travaillé et beaucoup embêté Nicolas avec mon ami le médecin général Henri Julien pour que cette rencontre associe les grands professionnels et le grand public. Les professionnels apportent beaucoup de technologie nouvelle et apportent beaucoup à la fabrication des moyens d’agir. Mais, il faut aussi rassembler le grand public parce que la sécurité civile s’adresse essentiellement à nous tous. Dans une vie, nous avons toujours besoin de la sécurité civile, nous avons toujours besoin de cette action collective qui s’exprime àtravers vous tous, les professionnels. Aujourd’hui ce sont les citoyens auxquels on s’adresse.

Alors merci à vous tous, parce que ceci c’est l’expression même de la démocratie. La démocratie est fondée sur l’empathie et sur la coopération. Et si l’homme est une espèce qui, parmi les animaux, a réussi à prospérer, c’est parce que l’homme était capable d’empathie et de coopération. Darwin l’a montré. C’est plus par la coopération que par la violence ou par l’affrontement que les hommes ont avancé. Je souhaite vivement que cette coopération que vous représentez aujourd’hui, cette empathie que représente l’action de sécurité civile et de protection civile dans son ensemble, puisse s’exprimer dans un salon qui est un fondement de notre démocratie.

 

Pr Jérôme Salomon, directeur général de la Santé

Ma présence s’inscrit dans le cadre des actions de prévention portées par le Plan National de Santé Publique rebaptisé « priorité prévention » en déclinaison de la stratégie nationale de santé concertée en 2017. La priorité à la prévention et à la promotion de la santé est une volonté du président de la République, un enjeu gouvernemental souligné au dernier Comité interministériel pour la santé du 25 mars par le Premier Ministre et mis en valeur par une signature dorénavant commune à toutes nos actions de prévention sous le label : « J’agis pour ma santé » qui intègre la santé dans toutes les politiques publiques.

La formation de nos concitoyens aux gestes de premiers secours est en effet très importante. Toute la population devrait être formée, notamment les jeunes. Un effort important de l’Education Nationale et des équipes du ministère de l’Intérieur et de la sécurité civile est déployé sur notre territoire pour mettre en place et réaliser ces formations.

Former aux gestes de premiers secours permet de sauver des vies et de diminuer les séquelles lors d’accidents de la route, de la vie quotidienne ou de situations présentant une gravité exceptionnelle, comme nous en avons malheureusement vécues lors des attentats qui ont frappé la France ou lors des évènements avec afflux massif de victimes. La Direction générale de la santé s’inscrit pleinement dans les objectifs fixés par le président de la République et le Gouvernement de former rapidement l’ensemble de la population française aux gestes de secours.

L’arrêt cardiaque est particulièrement significatif de l’importance de ces actions. Chaque année, entre 40 000 et 50 000 personnes sont victimes d’une mort subite, faute d’avoir bénéficié au bon moment de l’intervention d’une personne qui aurait pu leur sauver la vie, en pratiquant les gestes de premier secours et en relançant le cœur par un choc électrique externe, le temps que les secours et les équipes médicales d’urgence interviennent sur place. Il est estimé qu’un nombre considérable de décès : de 5 000 à 10 000, sur un total annuel de 50 000 décès par arrêt cardiaque, pourrait être évité si les victimes d’arrêt cardiaque bénéficiaient d’un massage cardiaque et de l’utilisation d’un Défibrillateur Automatisé Externe (DAE). En effet, si on utilise immédiatement un défibrillateur automatisé externe chez une victime en arrêt cardiaque par fibrillation ventriculaire, les chances de survie sont les plus élevées. Les taux de survie, dans les études sur l’arrêt cardiaque avec défibrillation au cours des toutes premières minutes suivant l’arrêt sont de près de 40 % voire plus, contre à peine 3 à 6 % si l’on ne fait rien.

C’est la raison pour laquelle l’amélioration de l’accès aux défibrillateurs automatisés externes par leur mise à disposition, partout sur le territoire national, notamment dans les établissements recevant du public est inscrite dans le Plan National de Santé Publique « priorité prévention » en déclinaison de la stratégie nationale de santé. Cette action est directement liée à l’objectif fixé par le président de la République de former rapidement 80 % de la population aux gestes de premiers secours.

La loi du 28 juin 2018 relative au défibrillateur cardiaque et ses décrets d’application vont faciliter l’accès à ces dispositifs médicaux et ainsi permettre d’améliorer la survie des personnes en arrêt cardiaque. Nous sommes ainsi dans l’action concrète qui va avoir un impact positif et rapide sur le quotidien de nos concitoyens partout sur le territoire national.

Dans ce cadre, je souhaite une bonne « Rescue Week ».

 

Préfet Jacques Witkowski, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises

Juste insister sur trois points. Tout d’abord vous remercier M. Lefebvre pour l’organisation de cette Rescue Week et de ces expositions parce que c’est toujours un vrai challenge de pouvoir rassembler autant de monde, autant de prestations au même endroit, et de les rendre attrayantes. Et nous disions avec Elisabeth Pelsez, à l’instant, que (…) vous aviez un positionnement encore plus intéressant que l’année dernière.

Une année s’est écoulée, il s’est passé de nombreuses choses. Comme le disait à l’instant le Pr Salomon, nous avons répondu à la commande du président de la République et je remercie mes équipes, et notamment Catherine Bachelier, puisqu’au mois d’octobre dernier, nous avons enfin sorti cette circulaire qui permettra de former 80 % des Français à ces gestes qu’on peut appeler de premiers secours, de secourisme, d’intervention primaire, peu importe.

Nous avions beaucoup de retard, mais nous allons le combler. Je remercie également le ministère de l’Education nationale qui va arriver en 2021 à former 100 % de ses jeunes à ces gestes qui sauvent. Nous allons les intégrer, comme nous l’avions dit, dans le Service national universel qui va être testé au mois de juin dans 12 départements dans lesquels nous aurons une formation de sept heures, l’équivalent du PSC1.

Ensuite il faudra que tout le monde puisse suivre, le ministère de la Santé a son plan particulier. A tout seigneur, tout honneur, vous le déployez [M. le DGS]. Monsieur le président [de la CNIS], les collectivités territoriales nous ont répondu des deux côtés (le bloc communal, le bloc des départements, des régions) que vous étiez intéressés. Il faut maintenant, je pense le mettre en oeuvre avec le CNFPT qui est très allant, ils l’ont dit. Et puis il reste le monde du travail. Nous parlions tout à l’heure en aparté avec le Pr Salomon, je pense qu’ils vont démarrer. On voit le MEDEF qui est intéressé. Ils ont d’ailleurs un enjeu professionnel à le faire et je pense qu’il faut, Mme Merli, mon Général, pouvoir leur proposer des offres de services un peu plus attractives, non pas au sens financier mais leur démontrer que vous êtes toutes et tous présents pour avancer. Et puis, deuxième avancée, nous avons réussi à modifier le mécanisme européen de protection civile, à l’initiative de la France. C’est fait depuis 15 jours. On va donc maintenant le mettre en œuvre et dans les quatre pans de cette révolution, puisque véritablement on a tout chamboulé. Il y a une grande partie sur la résilience des populations et moi qui voyage beaucoup en Europe et au-delà, quand on se regarde, on pleure ! (..) L’ensemble des pays du Nord ont une tradition un peu plus évoluée et on pourrait s’en inspirer. Je crois que ce que l’on met en œuvre va permettre d’avancer. Dans cette réforme du mécanisme, il y a des moyens financiers à partir de 2020 qui ne sont quand même pas neutres puisqu’on va multiplier presque par cinq les enveloppes budgétaires. Donc vous qui souvent les utilisez, c’est un message, à partir de 2020 de vous porter candidats à un ensemble de programmes européens. Michèle Merli l’a évoqué, c’est tout simplement un immense merci à toutes celles et ceux qui, au quotidien, à travers vos organisations interviennent sur le terrain parce que, avec les sapeurs-pompiers, avec les services de l’Etat, et on est souvent montrés du doigt comme le bon élève de la classe, nous savons en France faire cette intervention primaire de secours, organiser des secours, les mettre en œuvre. Je crois que nous n’avons pas à rougir. (..) En revanche dans l’après-crise, nous ne savons pas bien gérer l’assistance aux personnes et ce n’est pas une taquinerie. Dans le bénévolat professionnalisé, nous avons des gens extrêmement formés, sérieux et professionnels.Et que dire de la gestion du secours sur la plage ? Que dire aussi du secours pisteur secouriste en montagne ? Que dire aussi à tous les DPS que vous mettez en œuvre pour tous les grands événements parce que sans vous on n’aurait pas les moyens de le faire. C’est donc un immense merci en mon nom propre, et de tous les acteurs de l’Etat. Merci

 

Elisabeth Pelsez, déléguée interministérielle à l’aide aux victimes

Je m’associe tout à fait à ce qu’a dit Jacques Witkowski sur la perception que j’ai eue moi aussi du salon. De manière instinctive, tous ces jeunes qui, déjà ce matin, étaient présents, c’est vraiment l’aspect ludique qui a été privilégié dans les ateliers qui sont proposés et dans les stands… Et puis en même temps l’aspect numérique très, très développé avec des applications qui m’ont particulièrement intéressée quand j’ai pu visiter les différents stands.

L’année dernière, j’étais présente et en un an, beaucoup de choses se sont passées, beaucoup d’événements dramatiques auxquels la délégation interministérielle à l’aide aux victimes, avec tous les services de secours ont été confrontés. Des attentats, on pense à Trèbes – Carcassonne, mais on pense notamment aussi à celui de Strasbourg. Des inondations dans l’Aude, nous étions Jacques Witkowski et moi-même présents sur les lieux. Les effondrements des immeubles à Marseille. Les incendies à Courchevel. L’incendie aussi de la rue d’Erlanger, l’explosion de la rue de Trévise. On peut dire qu’il y a eu vraiment de très nombreux événements qui ont nécessité le concours de tous ceux que l’on voit aujourd’hui et de tous les services de l’Etat et je peux même vous dire que la semaine dernière mon équipe a été entièrement mobilisée sur le crash de l’Ethiopian Airlines avec un certain nombre de victimes très, très gravement atteintes et endeuillées.

Alors depuis un an, c’est vrai que des progrès ont été marqués, et c’est important de le souligner, même si beaucoup reste à faire. La première manifestation de ces progrès, c’est pour moi la création effective du Centre national de ressources et de résilience grâce au ministère de la Santé et au ministère de la Justice, mais également à bien d’autres ministères : le ministère de l’Intérieur, ministère des Armées, ministère de l’Education, ministère de la Recherche. Ces six ministères qui ont accepté de créer ce Centre national de ressources et de résilience qui regroupe toute la recherche faite sur le psychotraumatisme subi, à la fois par les victimes mais aussi par les personnels qui viennent porter secours aux victimes. (…) Il est au CHU de Lille et à l’APHP de Paris et il est adossé à une des 10 unités de consultations créées par le ministre de la Santé sur l’ensemble du territoire, chargées d’accueillir des victimes et de prendre en charge leur psychotraumatisme.

Deuxième étape marquante : le développement d’un outil numérique SIVAAC. SIVAAC c’est le Système d’information des victimes d’attentats et d’accidents collectifs. Aujourd’hui ce système va permettre d’agréger non seulement les données numériques de SINUS, CIVIC, mais aussi celles des
Affaires étrangères et celles du fonds de garantie des victimes d’infractions de terrorisme et d’autres infractions. La première version de ce SIVAC verra le jour à la fin 2019 et ce sera un système qui permettra de mieux recenser les victimes, de manière exhaustive, de faire en sorte que leur dénombrement soit plus rapide et de permettre d’ouvrir leurs droits de manière plus efficace. Lorsque des victimes disent qu’elles cherchent un de leur proche dans des hôpitaux, qu’elles ne savent pas où ils sont cela reste à jamais marqué dans leur esprit. Avec ce système-là,
nous devrions permettre que ces recherches soient moins longues et moins douloureuses.

Troisième avancée, c’est le déploiement sur tout le territoire des comités locaux d’aide aux victimes. Aujourd’hui il y en a 81 sur le territoire et donc au niveau départemental nous avons autour du préfet et du procureur tous les acteurs qui permettent de prendre en charge les victimes. Et lorsque des exercices sont effectués, nous pouvons voir d’une manière très concrète comment associer la sécurité civile, les associations d’aide aux victimes, les associations de victimes, les services de l’Etat, et cela de manière très régulière.

Enfin, je n’oublierai pas la dimension européenne qu’a cité Jacques Witkowski. Nous avons pu organiser des assises européennes, le 5 novembre, sur le thème de la résilience et nous avons vu comment les communautés et les villes peuvent devenir résilientes. C’est vraiment un exemple à garder à l’esprit. Désormais, au sein de l’UE, il est prôné un coordinateur pour l’ensemble de l’Union Européenne pour l’aide aux victimes, un centre d’expertise pour toutes les victimes et enfin un centre de coordination car on se rend compte que dans tous ces événements dramatiques, nous avons de nombreuses victimes étrangères sur notre sol et de nombreuses victimes françaises à l’étranger, et que nous devons coordonner sur le plan interministériel en interne mais au-delà de la France, au-delà de l’Hexagone, avec d’autres Etats de l’UE nos forces pour mieux prendre en charge les victimes.

Je ne vais pas alourdir plus longtemps ce matin les discours, mais pour vous dire que pour moi ce salon c’est une promesse. Une promesse qui devient réalité à travers tous ces jeunes que l’on voit, qui sont candidats à l’apprentissage des gestes qui sauvent. Il y a aussi ce texte porté par le député qui nous a quitté mais qui était avec nous ce matin qui est très important. « Citoyen sauveteur » c’est vraiment quelque chose de magnifique, et on ne peut devenir citoyen sauveteur que parce que d’autres, comme vous, se sont engagés et que parce que tous les jours ils peuvent dispenser leur savoir mais aussi leur humanité, et je crois que c’est essentiel. Alors je souhaite à tous une très bonne « Rescue Week » et j’espère que l’année prochaine, il y aura d’autres innovations qui nous permettront d’envisager l’avenir avec sérénité. Merci à tous

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