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Secours Expo 2016 : Point de situation Charlie Hebdo « Le risque n’est pas figé »

L’attaque terroriste de la rédaction de Charlie Hebdo en janvier dernier a marqué inexorablement les mémoires. Les secours sont intervenus très rapidement, avec efficacité. Mais, à l’heure du bilan, certains éléments n’ont peut-être pas été assez pris en compte.

L’enjeu est de se préparer à l’inhabituel. Dr Patrick Hertgen, FNSPF

 

Le mot “terroriste” a tout de suite été prononcé, entonne le Pr Pierre Carli, directeur du SAMU 75. Dès lors, on savait que des événements multiples risquaient de survenir. » L’ensemble des intervenants est unanime : la collaboration entre les différents acteurs du secours a été exemplaire. « Cependant, il y a une constante dans ce type d’attentat : le vecteur protection et sauvegarde des unités d’intervention est primordial. Le risque n’est pas figé », explique le colonel Frédéric Monard (BSPP). Le sur-attentat n’a en effet pas été assez pris en compte. Le Dr Patrick Hertgen (FNSPF) rebondit. « L’enjeu est de se préparer à l’inhabituel. Il faut parler de la résilience, de la façon dont on doit gérer les crises. (…) Nous devons donc nous habituer à des risques exceptionnels qui sont à chaque fois nouveaux. » D’autant plus, rappelle le médecin, que les risques d’attentats ne sont pas une spécificité parisienne. Si le nombre de décès lors de ce type d’événement reste faible, ce sont les impliqués qu’il faut en revanche prendre massivement en compte. « Leur prise en charge a été extrêmement bien faite, précise Pierre-Emmanuel Ranson (FNPC). Il y avait beaucoup d’ambulances et elles ont été utilisées pour évacuer les impliqués. » L’intégration des associations dans un tel dispositif n’est pourtant pas évidente. « Le défi est grand, puisqu’il faut engager des bénévoles sans préavis, avance Alain Rissetto (CRF), et être autonome pour garantir la qualité de la prestation. » Le Pr Safran conclut en revenant sur l’importance de la protection des secours. « Nous devons tirer tout l’enseignement de cette expérience, et surtout ne pas attirer les secours en zone non sécurisée. »

Sylvain Ley

 

Les intervenants

• Pr Pierre Carli, directeur du SAMU de Paris

• Pr Denis Safran, conseiller de Défense et de Sécurité auprès du ministre de l’Intérieur pour les questions médicales et sanitaires, conseiller santé auprès du Préfet de police, médecin-chef du groupe médical de soutien opérationnel de la BRI – Brigade anti commando de la préfecture de Police

• Colonel Frédéric Monard, chef d’Etat-major de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP)

• Pierre-Emmanuel Ranson, directeur adjoint de la Protection civile de Paris (PCP)

• Alain RiSsetto, directeur adjoint de l’urgence à la Croix-Rouge française (CRF)

• Dr Patrick Hertgen, vice-président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF)

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