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Secours Expo 2016 : 20 ans de secours psychologique d’urgence : bilan et perspective – Une histoire à écrire

Le secours psychologique est un vaste domaine qui concerne non seulement les victimes d’une catastrophe, mais également les sauveteurs et la population en général. Relativement jeune, ce type de secours est en pleine évolution et sa prise en compte dans toutes les unités est de plus en plus prégnante.

C’est l’encadrement qui est la cheville ouvrière du soutien psychologique. Sylvain Goujard, ANPSP

 

Le secours psychologique, d’une manière générale, trouve son origine dans la médecine de guerre. « Les militaires s’y sont beaucoup intéressés parce que ça entraînait des pertes psychiques importantes, notamment en 39-45 », explique dans son historique le Dr Olivier Bodic. Puis au fur et à mesure de l’histoire et des grandes catastrophes, le secours psychologique se développe. A la suite de l’attentat du RER Saint-Michel, le 25 juillet 1995, les Cellules d’urgence médico-psychologiques (CUMP) se mettent en place. « Ce sont des structures intégrées au SAMU, sur tout le territoire national, pour des victimes de catastrophes ou d’accidents à fort retentissement collectif », poursuit le Dr Bodic. Mais les blessures psychologiques peuvent concerner les secouristes eux-mêmes et il est nécessaire d’organiser en interne un soutien. « C’est l’encadrement qui est la cheville ouvrière du soutien psychologique », rappelle Sylvain Goujard. Les bénévoles, pour leur part, ne sont pas en reste, et sont peut être d’autant plus exposés du fait de leur statut. La Croix-Rouge mène en ce sens depuis 25 ans un travail de fond, tant pour ses secouristes que pour les populations. « La formation du grand public doit inclure la sensibilisation au soutien psychologique car c’est un vecteur de prévention et de cohésion sociale », avance le Dr Alain Chiapello. Cette conférence a pu montrer à quel point l’histoire du secours psychologique reste jeune et comme elle doit encore s’écrire. Une évolution sur laquelle a insisté le Dr Françoise Nicol-Roy lors de sa présentation des centres d’accueil des impliqués mais également sur la formation des sauveteurs. « Au niveau des secouristes, c’est vraiment une formation qu’il faut mettre en place. (…) Lors du PSE 1 et 2, il y a une formation de deux heures, mais qui, pour moi, est insuffisante. Il convient d’insister sur le travail de formation. »

Sylvain Ley

 

Les intervenants

• Dr Olivier Bodic, psychiatre, référent régional des CUMP Pays de la Loire

• Sylvain Goujard, président de l’Association européenne de psychologie sapeur-pompier (AEPSP)

• Dr Alain Chiapello, psychiatre et ancien médecin conseiller national de la Croix-Rouge française (CRF)

• Dr Françoise Nicol-Roy, vice présidente de la Fédération nationale de protection civile (FNPC)

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