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Reportage #23 : Rescue 2014, les sauveteurs secouristes sortent le grand jeu

Du 13 au 28 septembre 2014, la France a accueilli les championnats du monde de sauvetage sportif au sein de la piscine olympique Antigone de Montpellier (34) ainsi que sur la plage Couchant de la Grande Motte. Une vingtaine d’épreuves en « eau plate » ou en « côtier » a permis à quelques 5 000 athlètes secouristes venus de 50 pays de s’affronter en mesurant leurs compétences physiques et professionnelles.

Après l’Allemagne en 2008, l’Égypte en 2010 et l’Australie en 2012, c’était au tour de l’Hexagone et notamment de la Fédération française de sauvetage et de secourisme (FFSS) d’organiser cette année Rescue 2014, les championnats du monde de sauvetage sportif. Pendant quinze jours, femmes et hommes de tout âge se sont défiés individuellement ou en équipe, en piscine, en mer ou sur la plage, au cours d’épreuves mettant en jeu leurs aptitudes sportives associées à leurs qualités de sauveteurs secouristes. Parmi ces épreuves, le « 200 mètres sauveteur », en piscine, obligeait par exemple les nageurs à passer sous des obstacles à intervalle régulier, tandis que le « 100 mètres combiné de sauvetage » demandait aux participants de récupérer un mannequin au fond du bassin après avoir nagé 50 mètres, puis de le ramener jusqu’à la ligne d’arrivée. Le « line throw », une autre épreuve spécifique, consistait à lancer une corde vers une personne immergée et à la tracter jusqu’au bord de la piscine.

 

“ Les épreuves ont fait appel tant aux qualités physiques des compétiteurs qu’à leur connaissance du milieu maritime. „

 

      Pendant les 15 jours de la  compétition,  les épreuves se déroulaient à la fois en piscine olympique et sur le front de mer montpelliérain.

 

  • Côté mer

Les épreuves se déroulaient dans la bande des 300 mètres et ont fait appel tant aux qualités physiques des compétiteurs qu’à leur connaissance du milieu maritime. Pour le « relai sauvetage bouée-tube », un sauveteur devait ramener une victime à l’aide d’une bouée jusqu’au bord de l’eau où sa prise en charge était effectuée par deux assistants ayant pour mission de la tirer sur la plage jusqu’à la ligne d’arrivée. Parmi les nombreux challenges proposés, la course d’IRB (Inflatable rescue boat) était particulièrement attendue. Ces bateaux pneumatiques de sauvetage, très agiles et véloces, survolaient littéralement les vagues et ont offert un spectacle qui nécessite cependant pour les pilotes une grande maîtrise de leur embarcation. Peut être moins impressionnante mais ouverte à une lutte acharnée, l’épreuve des « beach flags » demandait de faire preuve de rapidité, de dextérité mais aussi d’un peu de pugnacité. Couchés à plat ventre sur le sable, dos à des bâtons plantés en ligne vingt mètres plus loin, les compétiteurs devaient partir au signal de départ en sprint pour s’emparer de l’un des bâtons. Seulement, il n’y avait pas autant de bâtons que de sauveteurs… Celui qui se retrouvait les mains vides était éliminé.

 

“ Notre mission de prévention est primordiale. „ Stéphane Voisin

 

 

     

  • Des sauveteurs pour les sauveteurs

Comme pour tout rassemblement sportif, la loi française prévoit que l’organisateur soit en mesure d’assurer la sécurité des compétiteurs et du public, y compris lorsqu’il s’agit d’épreuves de sauvetage… La FFSS, grâce à son agrément de sécurité civile, a donc mis en œuvre toutes ses compétences en matière aquatique et terrestre pendant la durée de la manifestation. « Notre rôle est de prendre en charge les personnes qui pourraient se blesser ou être victimes de malaise, explique Stéphane Voisin, directeur national opérationnel de la FFSS. Mais il est surtout d’assurer la sécurité de la plage et de la bande côtière des 300 mètres. Notre mission de prévention est primordiale, particulièrement pendant une épreuve sportive durant laquelle les athlètes se surpassent. » La FFSS a déployé les grands moyens. Si, sur les bords de la piscine, un poste de secours traditionnel était suffisant, il n’en était pas de même sur la plage de la Grande Motte. Un poste principal regroupant une zone de soins, une zone de commandement et une zone de vie était en alerte permanente. Lors des différentes épreuves, des moyens humains et matériels étaient également répartis sur la plage comme sur l’eau afin de permettre à la compétition de se dérouler dans la plus grande harmonie, et en toute sécurité.

Peu connu, le sauvetage aquatique constitue une discipline sportive pour laquelle de véritables athlètes s’entraînent au quotidien pour préparer les rencontres nationales et internationales.

Nicolas Beaumont

 

Bernard Rapha, président de la FFSS

« L’occasion de travailler ensemble »

« Chaque année, 350 000 personnes meurent noyées dans le monde. Ce constat n’est pas une fatalité et tous les sauveteurs de la FFSS œuvrent pour prévenir les accidents et intervenir en cas de besoin. Mais la FFSS est aussi une fédération sportive et accueillir Rescue 2014 fait partie de notre mission. C’est l’occasion, pour tous les acteurs de la fédération, de travailler ensemble à la réussite de ces championnats du monde. Toutes les branches de la fédération, formation, secourisme et sport, se sont structurées afin de relever ce challenge et organiser ces jeux. Cette manifestation a été très structurante ppour notre organisation. » 

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