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Une résurgence du numéro unique ?

Tel le printemps qui revient chaque année ou le soleil tous les matins, l’idée d’un numéro unique réapparaît dans la classe politique à travers un rapport présenté par le député LREM de la Charente, Thomas Mesnier.

C’est le 13 octobre dernier que le Premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, ont confié à Thomas Mesnier la charge de la rédaction d’un rapport visant à désengorger les urgences, c’est à dire à prendre en charge les soins non-programmés. Présenté mardi 22 mai, il s’inscrit médiatiquement dans les suites du drame qui a coûté la vie à Naomi Musenga, mais n’a pas de lien direct. Les pistes explorées dans le rapport sont nombreuses mais bien peu innovantes. Au centre de ces 19 préconisations, la création d’un numéro unique de “régulation médicale”. Devant les journalistes, Thomas Mesnier a suggéré que cette solution aurait peut-être permis de mieux prendre en compte la demande de la malade et que l’ajout de nouveaux moyens visait entre autres à éviter que le Samu ne soit débordé.

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Est-ce que l’arrière pensée du député est de supprimer les services d’assistance médicale tels que SOS Médecins ou Urgences Médicales de Paris ? Est-ce la mutualisation des nombreux numéros d’urgence français ?

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Une chose est sûre la compréhension par le grand public ne risque pas de s’améliorer avec des informations qui mêlent émoi médiatique et état du système de santé français. Du côté des professionnels, notamment urgentistes, l’accueil est pour le moins froid. Ainsi le Dr Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) et médecin au Samu 93 considère que le rapport de Thomas Mesnier est “hors du temps et très loin des réalités de terrain.”

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Nous expliquer qu’on va désengorger les urgences en faisant appel aux généralistes, aux pharmaciens, aux infirmières, cela n’a ni queue ni tête. Le problème aux urgences aujourd’hui, ce ne sont pas les patients qui viennent sur leurs deux jambes pour une consultation, il y a des circuits rapides pour eux. Le problème, ce sont les personnes âgées ou de plus de 50 ans qui ont des maladies chroniques qui viennent aux urgences et pour lesquelles nous n’avons pas de lits.

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Pour Thomas Mesnier la démarche repose sur une meilleure réponse aux attentes des patients :

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Les médecins généralistes ont déjà une très grande part dans la prise en charge des soins non programmés. Ce n’est malheureusement pas suffisant car une partie des patients finissent par renoncer aux soins ou aller aux urgences. Donc ce que je propose c’est qu’à l’échelle d’un bassin de vie les médecins généralistes s’organisent entre eux pour répondre encore mieux aux demandes de soins des français tout en mettant à contribution les autres professionnels de santé comme les pharmaciens, les infirmiers, etc. Il n’y a pas besoin d’avoir fait dix ans de médecine pour répondre à certaines demandes de soins.

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Le rapport est disponible sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé grâce à ce lien.

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