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Pas-De-Calais : les pompiers volontaires voient rouge

Coup de tonnerre au sein des SPV (sapeurs-pompiers volontaires) du SDIS 62 (Pas-de-Calais) quand la direction leur apprend que le taux horaire des gardes postées de nuit sera divisé par deux. Résultat, les SPV menacent de ne pas assurer ces gardes du 1er au 15 mai. Le bras de fer est engagé.

« J’en ai marre d’entendre que les sapeurs-pompiers volontaires coûtent chers, alors que les services d’incendie et de secours ont besoin de nous ». C’est un cri de détresse qui est aujourd’hui poussé par Mathieu Maréchal, SPV depuis 11 ans, “désigné volontaire” pour être le porte-parole du combat mené aujourd’hui contre le SDIS du Pas-de-Calais (62). Il n’est pas syndiqué, n’est “protégé par rien ni personne”, mais le ras-le-bol semble avoir dépassé aujourd’hui la lutte des classes.

 

Soldes sur la garde de nuit

« Nous étions jusqu’à présent indemnisés à hauteur de 60% du taux horaire la nuit, indique Mathieu Maréchal. Sans concertation aucune, le Conseil d’administration du SDIS (CASDIS) a décidé de diviser ce taux horaire par deux ». A hauteur de 30 %, les pompiers volontaires voient rouge… Conséquence, ces derniers ont décidé de retirer du planning leurs gardes de nuit entre le 1er et le 15 mai prochain. A ce jour, selon Mathieu Maréchal, 95 % des SPV suivent ce mouvement. « Les volontaires représentent 75% des effectifs pompiers à la garde. Donc si la situation n’évolue pas, les secours ne seront tout simplement pas assurés la nuit à partir du 1er mai prochain », affirme Mathieu Maréchal. Une chose est certaine, l’argent n’est pas la motivation pour devenir sapeur-pompier volontaire aujourd’hui en France, « mais si cette décision est entérinée, c’est un peu comme si nous devions payer pour prendre des gardes », explique un officier volontaire. Pour lui, comme pour beaucoup de SPV, les frais d’essence engagés pour le trajet domicile – centre de secours représentent un vrai budget.

 

Dernière démarque

Face à la colère des SPV et à l’ampleur du mouvement, la direction du SDIS a fini par recevoir Mathieu Maréchal lundi dernier au sein de ses locaux. La direction, qui doit « faire des économies » en ces périodes de disette budgétaire, a fini par lâcher un « 10 % supplémentaires », soit 40 % du taux horaire, à la fin de la réunion. Du côté de la direction départementale, notre demande d’informations ne dépassera pas la barrière du bureau communication. « Il s’agit de baisser le taux horaire uniquement lorsque les sapeurs-pompiers volontaires sont à la caserne et qu’ils attendent l’intervention de nuit (le SDIS 62 fonctionne par gardes postées, ndlr), nous explique le chef de bureau. Quand ils partent en intervention, rien ne change. » La situation ne semble cependant toujours pas acceptable pour Mathieu Maréchal, qui affirme pourtant que « les sapeurs-pompiers volontaires sont tous prêts à faire des efforts ». Mais pas à n’importe quel prix. Une décision en CASDIS (Conseil d’administration du SDIS) sera prise vendredi 27 avril. De son côté, le bureau communication nous informe que, face au mouvement de colère des SPV et la menace de ne pas assurer les gardes du 1er au 15 mai « la direction prend actuellement ses dispositions et elle comblera avec des sapeurs-pompiers professionnels si nécessaire ». On a beau être dans le nord de la France, on pensait l’époque de Germinal révolue…

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