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Colloque sapeur pompier : la science au service de l’opérationnel

Mardi 3 avril se tenait à la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette à Paris le premier colloque de sciences appliquées au sapeur-pompier. Un rendez-vous qui aura permis aux participants de développer réflexions et échanges sur les problématiques incendie.

Permettre aux hommes de sciences d’échanger avec l’homme de l’art afin de mieux préparer l’avenir. C’était l’objectif du colloque de sciences appliquées au sapeur-pompier qui s’est tenu le mardi 3 avril au centre de congrès de la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette à Paris. Organisé par le bureau études et prospective (BEP) de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), en collaboration avec le Laboratoire central de la préfecture de Police (LCPP), cet évènement aura rassemblé pompiers, chercheurs, universitaires, spécialistes en sciences appliquées, professionnels de la prévention et de la gestion des risques… Tous ces intervenants se sont retrouvés pour échanger sur les problématiques incendie. 

 

Faire face à des feux nouveaux 

Si le risque incendie n’a pas augmenté en nombre ces dernières années, son traitement est en pleine évolution en raison de son changement de nature. Plusieurs facteurs contribuent à ce phénomène : la concentration toujours plus importante de la population dans les zones urbaines et péri-urbaines ne cesse de complexifier les infrastructures, de même que les évolutions récentes en matière d’isolation bâtimentaire, comme la diversification des énergies utilisées. De fait, les sapeurs-pompiers sont désormais confrontés à des feux d’un type nouveau, et doivent adapter leurs pratiques en conséquence en matière de lutte contre l’incendie. Raison pour laquelle le programme du colloque aura embrassé de nombreuses thématiques visant à renforcer encore l’efficacité opérationnelle des intervenants et à mettre au centre des préoccupations leur sécurité et leur santé. Au programme notamment des conférences : usages et effets de l’eau, ventilation et anti-ventilation, équipements de protection individuelle (EPI), approche performantielle sur les lances, risques particuliers des suies et fumées, nouveaux risques (matériaux, et énergies), évacuation et mouvements de foule… 

 

Questions de prospective

L’ouverture du colloque aura été faite en présence du Préfet Marc Meunier, secrétaire général de la zone de défense et de sécurité de Paris. Médecin en chef du centre de traitement des grands brûlés de l’hôpital d’instruction des armées (HIA) Percy, le Dr Thomas Leclerc lui aura succédé pour faire état de trois histoires cliniques de sapeurs-pompiers qui ont eu à souffrir de brûlures gravissimes dans le cadre d’interventions, et dont le traitement et la prise en charge auront été comparables à celles mises en place pour des grands blessés de guerre. Après cette première conférence plénière, les participants se sont répartis entre trois conférences concomitantes. Au programme : modélisation et changements d’échelle, usage et effets de l’eau et physiologie du sapeur-pompier sur feu. L’après-midi, une des trois conférences aura été consacrée à l’évacuation et les mouvements de foule. Une problématique qui s’inscrit dans un contexte de démographie montante : selon les prévisions, il y aura 10 milliards d’êtres humains en 2050, et 70 % d’entre eux devraient habiter en ville. Face à ce phénomène, les grandes mégaolopoles, à l’image de Paris, devront de plus en plus avoir recours aux gratte-ciel. “Il y a une conjonction de défis auxquels nous devrons faire face avec des batiments verticaux en hauteur, mais également des usages qui évoluent. On le voit dès aujourd’hui avec des établissements recevant du public – comme des gares ou des centres commerciaux – qui deviennent des lieux de vie à part entière, et dont l’évacuation pose inévitablement question. Il faut en effet penser l’évacuation en fonction des multi usages du bâtiment”, souligne le lieutenant-colonel Laurent Fuentes, chef du bureau prévention de la BSPP. Et de poser la question en terme de prospective : “face à la réduction de l’espace de circulation dans les grandes villes qui touchera inévitablement les services de secours, ira t-on à l’avenir vers des bâtiments autonomes en terme de sécurité ?” L’interrogation reste ouverte…  

 

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