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Le PSC1 s’ouvre au handicap

Paru le 11 mars dernier au Journal officiel, un arrêté ouvre officiellement le référentiel PSC1 aux personnes à mobilité réduite. Une mesure qui tend à démontrer que le handicap ne constitue pas un frein à l’enseignement du secourisme.

C’est désormais officiel. Le handicap n’est pas une barrière à l’apprentissage du secourisme. A l’heure où chaque citoyen est appelé à devenir un acteur à part entière de la sécurité civile, les personnes à mobilité réduite (PMR) sont appelées à jouer pleinement leur rôle de sauveteurs potentiels. Un acquis dorénavant officiellement reconnu depuis la parution au Journal officiel de l’arrêté du 11 mars dernier qui fait entrer formellement en vigueur l’arrêté du 21 décembre 2016 fixant le référentiel national de compétences de sécurité civile relatif à l’unité d’enseignement “Prévention et secours civiques de niveau 1” (PSC1).

 

Une pédagogie adaptée

“Jusqu’alors les personnes en situation de handicap pouvaient uniquement suivre des initiations au secourisme mais sans possibilité de se voir délivrer le diplôme du PSC1″, souligne Gilles Ruiz, conseiller municipal à la délégation de la ville d’Arles (13) dédiée à l’accessibilité des personnes en situation de handicap. Celui qui est à l’origine sapeur-pompier est l’un des principaux initiateurs de l’ouverture du PSC1 aux PMR. ” Tout a débuté en 2014 en partant de ce simple constat : si une personne à mobilité réduite ne peut pas réaliser des gestes de premiers secours, ne pourrait-elle pas dicter la procédure à suivre à une personne valide ?” Une technique pédagogique adaptée aux PMR est mise en place en collaboration avec les Secouristes français Croix-Blanche du pays d’Arles et l’Association des paralysés de France (APF). Sans oublier le concours essentiel de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) par l’intermédiaire du chef de la section secourisme, le capitaine Laurent Leclercq. Une première formation est réalisée à Arles courant 2016, avant même la parution de l’arrêté du 21 décembre 2016. C’est un succès qui valide la pédagogie adoptée. “A l’issue de la session, une personne m’a remercié. Je me souviens qu’elle m’a dit : Maintenant, je me sens capable de sauver une vie.” 

 

Quid d’autres formations ?

Qu’est-ce qui a changé concrètement au niveau des textes réglementaires ? Une simple modification dans l’arrêté du 21 décembre 2016 précise que pour obtenir le diplôme PSC1, le stagiaire devra réaliser ou faire réaliser tous les gestes de premiers secours au cours des phases d’apprentissage pratique. Dès lors, presque toutes les personnes souffrant de handicap peuvent prétendre à se former au secourisme, sous réserve de quelques aménagements, en particulier pour les personnes sourdes et muettes. Une ouverture qui s’applique également au monitorat. La DGSCGC a publié une fiche d’information précisant qu’aucune modification ne doit être apportée dans l’arrêté du 4 septembre 2012 modifié fixant le référentiel national de compétence de sécurité civile relatif à l’unité d’enseignement “Pédagogie appliquée à l’emploi de formateur en prévention et secours civiques” (PAE FPSC). Les personnes à mobilité réduite peuvent ainsi devenir formateurs de PSC1. Une réelle reconnaissance, notamment pour les acteurs du secours souffrant d’un handicap à la suite d’un accident de la vie, et qui pourront continuer à exercer leur savoir-faire. Et si le PSC1 s’ouvre officiellement au handicap, quid des autres formations ? Difficile d’imaginer que des sessions SST (Sauveteur secouriste du travail, ndlr), aujourd’hui très proches du PSC1, ne puissent pas accueillir à l’avenir des personnes en situation de handicap. Selon nos informations, aucune piste n’est pour l’heure fermée, y compris pour les formations Premiers secours en équipe (PSE). 

 

(C) France 3 Provence Alpes

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